Pierre*

Alors, une fois n’est pas coutume, il va falloir dire du mal d’un homme qui dit du bien d’un socialiste. Il faut dire que Vincent Pellegrini se remettant doucement de son souper d’entreprise (souper par ailleurs boycotté par la plupart des rédacteurs du NF), il n’y avait pas grand-chose à se mettre sous la dent cette semaine. Pire, je n’ai trouvé que Pierre Keller, c’est vous dire.

D’autant que c’est super dangereux. Le Môssieur nous a démontré dans un passé récent, que s’il avait un goût certain pour la provocation, son sens de l’humour était inversement proportionnel à l’idée qu’il se fait de sa personnalité. Ainsi cet été, un lecteur du « Matin dimanche » s’est vu condamné par le tribunal fédéral pour atteinte à l’identité pour la parution d’une lettre où il mettait en cause l’impartialité du Môssieur face aux créations de ses étudiants, privilégiant « le genre déviant, crade et pervers ». Fâché tout rouge, le Môssieur en question avait donc porté plainte et gagné à une courte majorité des juges du TF, montrant par là une singulière schizophrénie dans son rapport à la provocation.

Ainsi donc, ose-t-on encore parler de Môssieur ? Peut-on encore dire que sa prose est vide, creuse et sans le moindre soupçon d’intérêt? Que le Nouvelliste ne fait que du remplissage en invitant dans ses colonnes ce fat nombriliste ? Que, même quand il parle des autres, il n’utilise que la première personne du singulier (propension à l’immodestie qu’il partage d’ailleurs avec JFF)? Que son action en justice est, malgré tout, une atteinte dangereuse à la liberté d’expression? Qu’il nous les casse menues avec son art de la provocation (à sens unique) et son talent, selon les journalistes, à faire du Keller comme personne (pfff j’vous jure…) ? Ben oui, on ose.

Que Môssieur soit un vendeur hors pair et un fin négociateur ne justifie en aucun cas qu’on lui laisse le champ libre et la bride au cou pour nous gaver de considérations relevant plus du lieu commun que du discours philosophique. Il fut une époque où les voyageurs de commerce étaient foutus à la porte, où l’on se cachait pour ne pas répondre aux coups de sonnette intrusifs des vendeurs-représentants-placiers et où on avait le bon goût de jeter des pierres sur les bonimenteurs de passage. Aujourd’hui ils ont quatre colonnes dans la rubrique « L’Invité » et ils ne nous servent encore et toujours que du vent.

Boris

*l’invité du 13 décembre 2008

Un commentaire pour “Pierre*”

  1. Tourte MagneNo Gravatar dit :

    Bon, y’a quand même un point positif dans cette rubrique invité depuis la rentrée, c’est qu’y a plus Mörgeli (j’ai fait attention à l’orthographe du nom et j’espère ne pas l’avoir écorché).