Malko à Savièse
Cela fait une semaine qu’Oskar Freysinger a sorti un nouveau livre et il n’a pas encore eu droit aux honneurs de la presse régionale. C’est d’autant plus irritant qu’il a sobrement intitulé son nouvel opuscule « Antifa ». Et c’est d’autant plus ingrat que la manchette du livre nous apprend toute l’ambition de l’auteur saviésan : « Oskar Freysinger répond à Stéphane Hessel. »
Dimanche dernier, dans une sorte de transe surréaliste, j’ai lu la page wikipedia de Jean-Marie Bigard et j’ai appris que ledit personnage, auteur d’inoubliables sketchs comme le fameux « Lâcher de salopes », avait visiblement déjà écrit son autobiographie. L’encyclopédie en ligne nous explique que celle-ci « raconte sa jeunesse, le début de sa carrière, et ses convictions philosophiques remarquables. »
Bigard qui nous explique ses convictions philosophiques remarquables, alors pourquoi pas Oskar Freysinger qui répond à Stéphane Hessel. S’il veut, il peut aussi répondre à Habermas, Žižek ou à Christian Constantin. Si ça permet d’éviter une dépression, moi je suis pour.
Autant le dire, je n’ai pas lu le texte de Freysinger. Un extrait m’a suffi. Parce que du Freysinger, c’est presque aussi léger que les panzertruppen de Guderian foulant le sol des plaines céréalières d’Ukraine. Pour certains de ses thuriféraires, les chars d’oncle Heinzi, ça n’est probablement pas un problème, mais pour tout amoureux de la langue française, ça relève du calvaire. On a tous compris qu’Oskar maitrisait parfaitement les subtilités de l’assonance et qu’écrire des trucs comme « le dada d’Ada, c’est faire caca chez grand-papa« , ça pouvait fluidifier ton texte, voire même faire rire le lecteur, mais c’est franchement lourd au bout d’un moment.
Il y a la forme. Il y a le fond. Oskar est indigné par l’indignation et ça c’est déjà une mise en abyme remarquable. Parce qu’Oskar est un résistant. Parce que l’écriture, avec le rire, est probablement « le dernier acte de résistance avant le désespoir, » C’est d’ailleurs aussi ce que disait Stephan Zweig en 1942.
Et de quoi ils nous causent ces messieurs les résistants ? Bein, de cul. Parce que visiblement le summum de l’acte politiquement non-correct, c’est de glisser le mot « bite » dans son texte. C’est nous expliquer que les noirs, ils en ont des grosses et que les femelles gauchistes (forcément antisémites et pro-avortements parce que c’est fun et qu’elles sont si bêtes) adoreraient se chopper des coups de triques de black qui ne font pas la vaisselle.
Ça excite probablement quelques jeunes UDC valaisans en manque d’amour qui ne savent pas que tu peux acheter des SAS à 1 franc chez Emmaus et qui t’expliquent comment un dénommé Malko trousse des princesses austro-hongroises nymphomanes dans le vestibule d’un château viennois. Après, franchement, des écrivains francophones qui trouvent que les allemands sont des gens génétiquement bien organisés et qui pratiquent l’écriture façon Gilles de la Tourette, ça existe depuis un moment . Il y a par exemple un dénommé L.-F. Céline qui avait quand même développé, lui, une certaine parcelle de talent.
novembre 14th, 2011 à 15 h 16 min
L’extrait du bouquin fait peur…ils auraient pu faire un effort de trouver un passage mieux écrit (ou alors ils l’ont vraiment fait, cet effort). C’est peut-être fait exprès, pour faire « gausciste » dans le texte, mais mon Dieu que c’est lourd, c’est presque aussi adipeux que sa poésie. Si c’est ça la contre-culture réactionnaire moderne, on n’est pas sorti du Sofitel. N’est pas de Maistre, Bernanos, Bloy ou Céline qui veut
novembre 14th, 2011 à 15 h 30 min
Incroyable! Le livre n’est pas aux éditions Xenia! Y aurait de l’eau dans le gaz entre la grande Serbie et le barde saviésan?
novembre 14th, 2011 à 16 h 24 min
Les éditions Tatamis sont dirigées par Jean Robin. C’est lui qui a attiré Freysinger aux assises contre l’islamisation de Paris et met en ligne les vidéos de Freysinger avec Soral.
Jean Robin, qui a d’ailleurs publié un livre complètement halluciné « La nouvelle extrême-droite »chez…. Xenia
http://www.hebdo.ch/oskar_freysinger__audela_de_la_carapace_96896_.html
novembre 14th, 2011 à 16 h 44 min
Ouais dommage que le Goncourt ait déjà été attibué. Xenia risque de se mordre les doigts d’avoir laissé passer ce chef d’oeuvre. Un peu comme Gallimard avec « Du côté de chez Swann ».
Bon au moins cette maison d’édition a une ligne cohérente. Jetez un oeil là-dessus, ça a l’air bien gratiné aussi…
http://www.tatamis.fr/sites/journalisme/article/article.php/id/111503
novembre 15th, 2011 à 0 h 38 min
Pffff… « Jean Robin »!… Dyslexique va!
novembre 15th, 2011 à 7 h 43 min
Le secundo de souche autrichienne Freysinger plumitif utilisant une ironie propre aux Mostschädeln de sa patrie d’origine publie aux Editions Tatamis un brûlot portant le titre d’Antifa dans lequel il s’attaque sournoisement à Madame Ada Mara.
Edités chez Tatamis dont le propriétaire Jean Robain est un identitaire notoire souvent invité sur les ondes de Radio Courtoisie, la radio des identitaires et des extrémistes de droite nous prouve une fois encore que l’écrivaillon de Savièse, membre de l’Association des écrivains serbes en Suisse, n’est qu’un grand malade, je dirais même plus c’est un maniaco-dépressif obnubilé par le sexe. Il est vrai qu’il a atteint l’âge où il semblerait qu’il préfèrerait contempler le popotin d’autres femmes plutôt que celui de sa légitime.
C’est à espérer qu’une âme compréhensive mette du bromure dans son brouet quotidien de sorte que nous serons à l’abri de ses élucubrations politiques et sexuelles.
novembre 16th, 2011 à 5 h 16 min
C’est lorsque Freysinger parvient à nous faire parler de ses origines qu’il a vraiment gagné: il nous fait devenir comme lui.
Belle journée.
novembre 16th, 2011 à 8 h 56 min
Ai lu l’extrait.
Ai perdu 3 minutes.
Oskar m’inquiète un peu: il donne l’impression de se démener comme un beau diable pour se prouver qu’il existe réellement, qu’il est important…
J’espère me tromper, mais certain psy pourraient y voir des signes inquiétants de déprime
novembre 16th, 2011 à 11 h 20 min
Pascal Décaillet, dans son rôle habituel, trouve le livre « délicieusement écrit. »
http://www.lemanbleu.ch/vod/geneve-a-chaud-14112011
Freysinger : « Si les gens qui lisent « Antifa » votent encore socialiste, ce sont vraiment des irréductibles. Y a plus rien à faire. »
Sinon, ça va le melon, Oskar ?
novembre 16th, 2011 à 13 h 32 min
Surréaliste l’analyse de la prose freysingerienne. Décaillet plus complaisant que jamais. Des comparaisons avec le style de Breton, des renvois au dadaïsme, tout y passe!
A mon avis, on va avoir droit à l’adaption théâtrale prochainement: « ça pourrait tout à fait donner un monologue scénique d’1 heure – 1 heure trente ».
Antifa bientôt programmé au Baladin après « La mariée, le cocu et moi » de Olivier Lejeune ?
novembre 16th, 2011 à 14 h 03 min
Le Dadaïsme, c’est en référence aux jeux de mots sur le prénom d’Ada ?
« Si les gens qui lisent « Antifa» achètent encore mes bouquins, ce sont vraiment des irréductibles. Y a plus rien à faire. »
novembre 16th, 2011 à 14 h 59 min
C’est grave, vraiment.
On dirait Baldur von Schirach en transe.
novembre 16th, 2011 à 16 h 22 min
La différence est que Baldur von Schirach sortait son revolver lorsqu’il entendait parler de culture alors que le rustre « romancier » dort avec son fusil sous le lit de peur qu’un immigré lui volerait ses idées pendant le sommeil.
novembre 16th, 2011 à 19 h 29 min
@Orgel
Sur twitter j’ai écrit qu’ avec Freysinger on était en présence de « Ernst Jünger qui aurait fait un mauvais tripe au LSD
Pas loin niveau référence….
novembre 18th, 2011 à 11 h 26 min
@ Fernand
Il y a donc bien quelque chose d’inquiétant dans la prose de Freysinger…
Ou alors c’est à nous deux d’entamer une psychanalyse ?
novembre 20th, 2011 à 17 h 31 min
je trouve la couv’ un peu provoque : ça fait longtemps qu’on sait que ce genre d’idéologies identitaires ne se mettent pas à la poubelle mais se récupère. OF cherche certainement à nous mettre au défis de résonner aussi fort que lui.