Pour le poste de Conseiller national, on pourrait croire qu’il faut être sérieux, raisonnable, et s’intéresser à des problèmes majeurs comme le chômage, l’écologie, les coûts de la santé,… Et bien pas du tout. Pour ce job, il faut faire le clown et rigoler autant que possible. Et c’est notre Oskar du film catastrophe étranger qui nous le démontre le mieux lorsque l’on parcourt le Bulletin officiel de la Session d’été 2011 du Conseil national où, jusqu’à aujourd’hui, Freysinger est cité deux fois.
Tout d’abord, le bulletin nous renseigne sur sa première blague qui a été de s’attaquer à une préoccupation capitale pour le pays avec sa motion voulant interdire le drapeau de l’UE sur tous les bâtiments publics. Cette dernière a été malheureusement rejetée ce jeudi par tous les parlementaires, hormis ceux de l’UDC qui sont apparemment les seuls à comprendre l’humour décalé d’Oskar. C’est vraiment dommage car si elle avait passé, elle aurait sans doute fait se bidonner l’économie suisse en favorisant une bonne entente avec son partenaire commercial européen.
La deuxième blague de notre appendice caudale capillaire favori s’est déroulée lors du débat sur le nucléaire du 8 juin. S’adressant à Fulvio Pelli, il lui demanda: «Quelle probabilité voyez-vous à ce que, près de Mühleberg, nous ayons une vague déferlante de 10 mètres de haut et en même temps un tremblement de terre de magnitude 8,9 sur l’échelle de Richter, ce qui est mille fois supérieur au 6,5 maximum qu’on prévoit en Suisse?». Ah, qu’est ce qu’on se marre! Voilà bien un commentaire très construit, complexe, constructif, concis et complet, bourré d’humour et en mesure de faire avancer le débat.
Ce qui m’amène à me poser une autre question: quelle est la probabilité qu’une catastrophe climatique ou une intervention humaine puisse provoquer en Suisse un accident nucléaire lorsque l’on sait qu’en seulement trente ans, dans le monde, au moins trois centrales ont connu un accident grave provoquant le déversement d’une importante quantité de radioactivité dans l’environnement (Three Mile Island, Tchernobyl et Fukushima)? Si l’on en croit l’intervention d’Oskar, cette probabilité est de zéro. Évidemment, j’ai bien compris que c’était de l’humour. Mais en même temps, je remarque que ma question n’a rien de drôle. Du coup, je crains que, à l’inverse d’Oskar, mon incapacité à faire le guignol m’interdise à jamais l’exercice du métier de Conseiller national.

Croquignol, pas guignol

Cet article a été publié le samedi 11 juin 2011 à 15 h 11 min et est classé dans Des nouvelles du bas(-étage?). Vous pouvez en suivre les commentaires par le biais du flux RSS 2.0. Les commentaires et pings sont fermés.