En ces périodes de fêtes, le Nouvelliste semble cruellement manquer d’invités valables et peine visiblement à renouveler son stock de penseurs de droite. Ainsi, à force d’être sollicités, on sent poindre la fatigue chez certains intervenants. Ajouté à ça les fêtes de fin d’année avec la messe de minuit, qui est ma foi bien tard, on comprend qu’au matin du vingt-six, certaines connexions neuronales ne se font plus et que poussé dans ses derniers retranchements, le cerveau génère des substances hallucinogènes afin de faire oublier la douleur et le mal et de permettre au pèlerin besogneux d’atteindre l’extase, le nirvana.

Cette pénurie a une autre conséquence collatérale dramatique: elle nous fait encore et toujours écrire sur les mêmes et ça finit par sembler pathologique.

La lumière a donc frappé de plein fouet celui qui, la semaine dernière encore, se plaignait de se faire traiter de cul-béni. Ça a dû se passer  en relisant « Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Venus », aux toilettes, juste avant la messe de minuit, au risque d’arriver en retard pour le vin chaud. Ou alors est-ce arrivé au petit matin, le lendemain, au volant de la voiture familiale, à l’heure où les croissants sont encore chauds, en découvrant, à un feu rouge, la nouvelle campagne de sous-vêtements H&M, l’index solidement enfoncé dans une narine, la langue cherchant un reste d’hostie entre deux molaires. On ne le sait pas et on ne le saura sans doute jamais. Ce qui est sûr, cependant, c’est que depuis, il est investi d’une mission: faire comprendre au monde la féminité.

Ça peut évidement surprendre. Mais le Pape et ses curés s’occupant de sexualité, Oskar de littérature et Dominique Giroud de vins il n’est dès lors pas inconcevable d’imaginer le Professeur traiter de sujets qu’on pourrait, au premier abord, considérer comme assez éloignés de ses domaines de compétence. Et comme les féministes ne sont qu’un tas de camionneuses mal dégrossies et revêches avec du poil sous les aisselles, il va de soit qu’on ne peut pas leur laisser la défense d’un sujet aussi grave. En plus, la plupart d’entre elles sont des femmes. Sans âmes donc. Et la philo, c’est une question d’hommes, point. Elles sont gentilles, elles ont infiniment de qualités que nous n’avons pas (comme la douceur, l’instinct maternelle et le savoir faire pour les confitures et la mayonnaise) mais quand on touche des domaines sérieux il vaut mieux qu’un homme s’en charge. Elles pourraient se blesser.

Et la Féminité n’est pas une question à prendre à la légère! La Féminité selon la vision putallienne du monde n’est pas une question de sexe mais bien une question de réceptacle. La femme n’est donc pleinement féminine que lorsqu’elle est bien remplie, jusqu’en haut. Soit qu’elle serve de sac à foutre au premier couillon venu qui « se déploie dans l’extériorité et dans un temps court », soit lorsqu’elle « reste librement disponible à la transcendance de son Créateur et Sauveur ». La Féminité est une enveloppe creuse qui ne trouve un sens que dans l’action de l’homme ou de celle de Dieu.

Aux femmes que des millénaires de tyrannie machiste ont asservies, humiliées et maltraitées, FXP livre ce message moderne de réconfort: faites vous nonnes ou nourrices c’est ce pourquoi vous êtes faites. Il n’est d’autres saluts pour la féminité que la soumission à son ventre ou à son Seigneur.  La femme, si elle désire être femme, ne trouvera sa voie que dans l’abnégation de son identité et l’abandon total de son individualité au profit de l’Espèce et de l’Église.

Sinon? Ben sinon ça devient des Amazones perfides au sein tranché, des Gorgones se taillant des abat-jour en peau de zobs, des Walkyries assoiffées du sang des nobles guerriers ou de ces saloperies de féministes hommasses juste bonnes à travailler à l’Émilie.

Il est bien temps que la femme cesse de râler et qu’elle comprenne qu’elle ne pourra jamais prétendre être son propre maître, sa propre mesure.

Alcazard, enflure

Cet article a été publié le mardi 28 décembre 2010 à 18 h 12 min et est classé dans Religion. Vous pouvez en suivre les commentaires par le biais du flux RSS 2.0. Les commentaires et pings sont fermés.