Je vous parle d’un temps…

Un jeune de moins de vingt ans s’est plaint à René Berthod que ce dernier ne parlait pas assez de sujets d’actualité dans ses billets.   Bienheureux jeune homme qui a compris que la pédagogie constructiviste et le gramscisme ont transformé notre société en chambard laïcisant et qu’il était temps que Rembarre intervienne. Tout fout le camp, même l’école, ce grand corps putride franc-maçonnique où corriger l’élève mécréant à coups de baguettes est devenu interdit !

Rembarre a donc pris la plume pour contenter ce jeune adepte et nous a pondu un article au nom évocateur : « Les hommes forts ».  Contrairement au titre, il n’est nullement questions des prouesses de Magnus Ver Magnussen et autres colosses contemporains. Il ne s’agit pas non plus d’une analyse des « Dieux du Stade » de Leni Riefenstahl. Quoique ladite dame a aussi eu sa période où elle glorifiait un certain type d’hommes forts…  Puisque c’est de ça dont il s’agit… Rembarre nous parle d’hommes politiques et juge donc que le gouvernement suisse actuel est composé de chiffes molles qui ne sont pas la hauteur de la situation dans laquelle se trouve la Confédération helvétique  : la guerre contre le reste du monde qui nous veut que du mal sans raisons.

Il prend comme exemple le conseiller fédéral  bien de chez nous Couchepin qui allierait « la force d’un caractère solide aux faiblesses d’une rouerie partisane. Son ascension politique ne l’a pas vraiment libéré du politicien partisan alors que le pays, plus d’une fois, aurait gagné à ce qu’il s’en affranchît. »  C’est dommage que Rembarre ne pousse pas plus loin sa réflexion en nous expliquant ce que signifie « ne pas être  un politicien partisan ».  J’imagine qu’avoir sa carte au Mouvement chrétien conservateur valaisan,  jouer les grenouilles de bénitier à Ecône et cracher contre les Lumières peut vous aider à être un politicien non-partisan… Parce que c’est bien là l’origine du Mal : Les Lumières. René Berthod, à l’instar du Grand Charles (Maurras, pas De Gaulle qui a eu l’outrecuidance de se soulever contre le pouvoir légitime de Vichy) l’a bien compris:  « Mais n’est-ce pas un paradoxe courant chez les fils des Lumières que de chanter l’égalité sans supporter le voisinage d’un égal? » Les Lumières (ou l’essence des Lumières plutôt) ce terrible âge des ténèbres à qui l’on doit tous nos maux.   Comment ne pas condamner ce terrible mouvement philosophique qui a osé contester l’Ancien régime et mettre en avant  des valeurs qui  fondent la démocratie — un mode particulier d’être ensemble librement consenti par des individus autonomes, égaux en dignité et en droits.  Comment a-t-on pu accepter le rejet de la monarchie par la grâce de Dieu en faveur du contrat social et de la souveraineté populaire, si ce n’est qu’on a été berné par un complot diabolique ourdi par des juifs, des franc-maçons et autres fantomatiques illuminatis de Bavière ?

On ose espérer que le jeune fan ait retenu la leçon et qu’il s’ attelle  immédiatement à la tâche divine qui lui est enseignée : reconstituer  les dizains  d’avant la révolution valaisanne de 1798 avec une restauration des pouvoirs temporels du prince-évêque de Sion et des droits régaliens de l’Eglise. Il pourrait même, si le cœur lui en dit, venger la chrétienté et tenter d’aller plus loin en promouvant l’abrogation du Conclusum de 1613 qui vit la capitulation de l’évêque Hildebrand Jost face aux familles patriciennes valaisanne.   C’était tellement mieux avant…

Fernand, homme fort du blog


4 commentaires pour “Je vous parle d’un temps…”

  1. FaustrollNo Gravatar dit :

    « L’humeur du jour » de la semaine a obtenu 12/20 chez Rembarre? C’est, je pense, l’une des meilleures notes depuis la résurrection de ce blog. Curieux, après lecture du billet incriminé (« J’adore ça » de Marie Dorsaz): il y est question, entre autres, d’immigration italienne dans le Val d’Entremont (comme si l’immigration avait jamais rien apporté de positif!). Je cherche une explication à ce bon score: l’allusion au fait qu’un Dorsaz descendu d’Entremont ait « beaucoup procréé à Fully » (éloge de la famille traditionnelle, « Croissez et multipliez-vous »), ou subtile allusion à la préséance des Entremontants sur les Fulliérains? Je m’interroge…

  2. FernandNo Gravatar dit :

    Comme vous, j’avais opté pour l’hypothèse de la famille traditionnelle…

  3. tapagoilleNo Gravatar dit :

    C’est parce que les Berthod sont des émigrés de fraîche date dans l’Entremont. Ils sont des réfugiés économiques valdôtains.

  4. FaustrollNo Gravatar dit :

    Quoi? René Berthod, la lumière des croyants, serait allogène??? (Mouais, bon…)