L’affaire H(J)Z
Dans son petit cinéma du 8 octobre 2010, Jean-François Fournier nous avait fait part avec le style modeste et retenu qui lui est propre, de tout le bien qu’il pensait du travail de Monsieur Windisch et de la finesse de ses analyses politiques. Il magnifiait sans retenue aucune le style parfois un peu rentre-dedans du Professeur le comparant une fois de plus à la façon de faire de l’autre sociologue genevois de renom: Jean Ziegler.
Ce rapprochement, déjà fait par toute l’intelligentsia auto-proclamée non-politiquement correcte de Suisse romande, fait sourire quand on sait toute l’estime qu’a le professeur Windisch pour son confrère. Pour preuve ici un des meilleurs passages de son dernier livre (il en a écrit seize maintenant, ne l’oublions pas) où il promet, si son confrère, « agité du bocal » aux « méthodes staliniennes », ne cesse pas immédiatement ses constantes invectives, de révéler au grand jour une affaire cachée et honteuse que lui seul connaît et qui entacherait à jamais la réputation de Hans, Jean Ziegler (qui faisait déjà pleurer son papa quand il était petit!)….
Comment? Quoi? Qu’est-ce? Le chantre du combat anti-capitaliste, le porte-drapeau de la lutte contre les inégalités mondiales, le révélateur infatigable de l’exploitation des peuples par les grands cartels internationaux cacherait un secret honteux et indivulguable? Cet homme qui sermonne depuis tant d’années nos affairistes virginaux et nos chastes politiques ne serait quant à lui pas irréprochable?
Cette affirmation, qui nous a tous fait trembler d’effroi, sapant à la base nos convictions marxistes et nous incitant presque à passer à l’ennemi et qui sait, un jour, voter à droite, voter socialiste, ce scoop international, disais-je, méritait enquêtes, investigations et peut-être bien confirmation. Jetant bas nos convictions partisanes et nos affinités personnelles nous nous fîmes un devoir de découvrir la vérité, de dévoiler le limaçon sous la pâquerette, de révéler au grand jour ce que nul ne devait plus ignorer.
Après des semaines de recherches, nous pouvons aujourd’hui publier ici un document exceptionnel de 1954 qui prouve, sans aucun doute possible, l’ignominie de celui qu’hier encore nous placions bien naïvement sur un piédestal. Nos cœurs saignent mais la vérité doit être dite. Hans, si tu nous lis, pardonne-nous.
Cette pièce à conviction accablante est signée de Georges Simenon dans son roman « Maigret et la jeune morte ». Nous apprenons plusieurs choses essentielles: tout d’abord, Monsieur Ziegler ment ouvertement sur son âge et sa nationalité puisqu’il serait en fait né à Munich aux alentours de 1904. Ensuite nous découvrons, effarés, qu’avant d’agonir ce grand diable d’Oncle Sam, il a lui-même pratiqué le « vol à l’américaine »! Et enfin nous trouvons confirmation de ce que je me tue à répéter à tout le monde: la moustache ça ne va à personne, en fait.
Et ne venez surtout pas me dire que Simenon n’est pas une source valable: il a écrit vingt fois plus de livres que Monsieur Windisch.
Alcazard, même pas mort
octobre 30th, 2010 à 18 h 45 min
Ziegler ? Le vol à l’américaine ? Si cette affaire était ébruitée hors de ce modeste blog, ça sonnerait probablement le glas de l’Internationale Communiste !
Fantomas, c’est peut être aussi lui !