T’aimes pas Jésus, t’es viré !
Un professeur d’une école publique s’est fait licencier pour avoir refusé d’exposer un symbole religieux dans sa classe. Cela ne s’est pas passé dans une madrassa du Pakistan mais à Stalden dans le Haut-Valais. L’enseignant avait pourtant été mis en garde, en août, sur le fait qu’il devait « se conformer aux règles régionales ». Pour tout esprit cartésien cette histoire est ubuesque. Se faire virer pour deux bouts de bois perpendiculaires avec un type croché dessus et qu’on trouve au rayon « Accessoires et loisirs » de la Migros du coin pour 8 francs 50, c’est bête. Surtout que pour plus cher, on trouve aussi, en classe, des posters de Justin Bieber ou de Shakira qui sont probablement et intrinsèquement plus nuisibles au développement humain des élèves qu’un type né d’une femme vierge, qui gueulait « je vous aime » et qui a été exécuté il y a presque 2000 ans à une époque où la chaise électrique n’existait pas. Et qui aura au moins eu le mérite d’inspirer Salvator Dali contrairement à Justin Bieber qui ne devrait heureusement inspirer personne.
Le fond du problème n’est pas uniquement celui du crucifix en classe, c’est surtout celui du positionnement de l’école face aux religions et notamment face au christianisme. Dans ce domaine, c’est simple, le Valais n’est pas un canton laïc. Comme la plupart des cantons suisses d’ailleurs. La loi scolaire valaisanne, dans son article 3, stipule que «le corps enseignant a pour tâche de préparer les élèves à être des «êtres humains et des chrétiens». On se demande d’ailleurs pourquoi l’UDC Hérémence n’a pas encore proposé d’obliger la Haute école pédagogique à dispenser des cours de théologie aux futurs professeurs afin que ceux-ci puissent se consacrer à leur rôle de bons bergers du christianisme comme requis par la loi. Et pourquoi ne pas instituer une commission de cléricaux jugeant de l’aptitude du professeur et de la bonne moralité de ce dernier au cas où un affreux et fourbe animiste (ou que sais-je ?) tentait insidieusement de corrompre les bonnes mœurs de nos très chrétiens élèves avec de la propagande anti-religion ? On appellerait cela tribunal administratif inquisitoire, par exemple. Ça aurait de la gueule.
Ou alors, autre solution; on pourrait avoir un débat démocratique constructif sur l’école du XXème siècle et son évolution dans un cadre sociétal changeant tant du point de vue de l’évolution démographique que de l’évolution culturelle et religieuse dans notre canton, ce qui pourrait aboutir à une modification de la loi… ou non.
Faut pas rêver non plus…
Fernand, formateur de bons chrétiens depuis des générations
octobre 11th, 2010 à 20 h 45 min
Dans le même ordre d’idée, lire l’article de Vigousse du 17 septembre sur Roduit le recteur bigot du collège des Creusets…
http://www.vigousse.ch/30/ecole-valaisannes/un-pur-roduit-de-leglise_2010-09-17.php
octobre 11th, 2010 à 23 h 13 min
« Attention: les numéros des deux derniers mois ne sont pas disponibles en pdf! (premièrement, ce serait injuste pour nos abonnés et pour les acheteurs du journal en papier; deuxièmement, on n’est pas si bêtes). » 🙁
Tu me le scannerais? 😉
octobre 12th, 2010 à 10 h 16 min
Arf désolé, mais je ne l’ai malheureusement plus sous la main…
octobre 12th, 2010 à 12 h 26 min
dans ce billet, il y a une confusion un peu lourde et classique entre christianisme et cléricalisme. Moi je suis un bon chrétien, 100% athée et totalement anticlérical. Autrement dit, j’aime la pensée du christ si on lui retire la couche de bondieuserie ajoutée par les blogueurs de l’époque épique. J’aimerais bien une école basée sur les valeurs chrétiennes, respect du faible, amour pour les femmes adultères et surtout transformation de l’eau en vin. Vous avez quoi contre les femmes et le pinard?
octobre 12th, 2010 à 14 h 22 min
Tout dépend du résultat de la transformation. Si le vin obtenu est du diolinoir de chez Fabienne Cotttagnoud, je dis pas non…
octobre 13th, 2010 à 10 h 45 min
Je vote POUR le diolinoir de Fabienne!
octobre 13th, 2010 à 12 h 25 min
Assez sympa le concept. Plein l’os de cette HEP, c’est vraiment d’une inutilité…
Je pourrais me servir de son astuce pour crier au mal envers l’enseignement valaisan. Je repousse la HEP, hop je suis éjectée.
Je me sers du petit Jésus au mur (tout le monde sait qu’il descend de sa croix pendant les cours de géo pour faire du prosélytisme intensif aux petits élèves) pour trouver une bonne raison de passer pour une victime de l’obscurantisme. Viré parce que je suis agnostique/athée. Imparable.
Par contre, si on s’y met tous, ça va tuer le concept.
Ce type est un génie.
octobre 13th, 2010 à 15 h 56 min
Moi durant mon court passage dans l’enseignement, j’avais viré le crucifix et mis un poster géant de Federer (et non d’Yves Allegro) à la place. Je pensais que St-Roger était un héros plus porteur de sens pour les petits valaisans de 12-15 ans que le crucifié de Nazareth. J’avais relegué le crucifix dans un coin discret, à côté du placard à balai.
Dans cet épineux débat, il faut écouter le docte FX Putallaz, qui se prononçait à ce sujet sur les ondes de la RSR avant-hier. Il met en garde contre le « laïcisme », qui serait une forme d' »intégrisme de la laïcité » (!) Question du journaleux: Alors, si l’on tolère les croix dans les écoles, doit-on aussi tolérer le voile sur la tête d’une élève? Réponse du sage (qui ne se mouille pas trop) : « La balle est dans le camp des autorités musulmanes. C’est à elles de prouver que le voile est un signe religieux purement privé, qui ne pose pas de difficultés. Et non un signe de soumission. »
La séparation Eglise-Etat en Valais c’est pas pour demain. Comme les JO à Sion. Mais faut pas désespérer. Gardons la foi….
En tout cas moi je suis un intégriste de la laïcité. Et je préfère Roger à Jésus. Il a un meilleur coup droit.
octobre 19th, 2010 à 11 h 54 min
FX P*** il y a déjà maintenant une bonne dizaine d’années, prônait une forme de nationalisme au détour bienheureux d’un cours de philosophie sur Marx (décidément il fut l’homme le plus interprété du monde…). Le voile est un des symboles d’une religion d’État, donc porter le voile, c’est porter le drapeau d’un pays qui n’est pas la Suisse, donc, il s’agit d’un flagrant délit de parjure étatique au sein de l’institution helvétique. Porter le voile, c’est brûler la bannière rouge à croix blanche. On ne peut bien sûr, tolérer ce genre d’attitude en dehors d’un stade de football pour ne pas parler du court de tennis….
octobre 20th, 2010 à 10 h 49 min
Oh oui ! Des supporters de tennis qui bruleraient des hidjabs, ça aurait de la gueule !