A quand un Lycée-collège Pascal Décaillet ?
Jaloux de son collègue français Laurent Joffrin qui s’est vu décerner le titre de journaliste le plus bête de France, Pascal Décaillet a-t-il décidé de se lancer dans la version helvétique de ce concours ?
Dans son billet du 23 avril publié sur son blog, il déplore qu’une école de culture générale genevoise ait été baptisée du nom d’Ella Maillart. Non pas qu’il aurait quelque chose contre l’intéressée elle-même : s’il s’en prend à cette décision, c’est parce qu’Ella Maillart est une femme et que le département de l’instruction publique a justifié cet acte par la volonté de « donner aux femmes pionnières une visibilité accrue dans l’espace public ».
Son billet, qui sonne le glas de l’espoir des hommes de voir un jour encore leurs noms inscrits au frontispice d’un établissement scolaire, est titré: « Adieu, les hommes« . Il conseille même à ces derniers une opération chirurgicale pour changer de sexe s’il entendent passer à la postérité.
Ce qu’il ne dit pas, c’est qu’il ne s’agit que du 5e établissement genevois qui reçoit le nom d’une femme, le 4e ayant été inauguré en octobre dernier (école de commerce Aimée-Stitelmann). Cela ne l’empêche pas d’y voir le signe que « le DIP ne donne plus qu’à des femmes les noms de ses écoles ».
Il ne lui viendrait même pas à l’esprit que cette décision de baptiser deux établissements, en six mois, de noms de femmes, a pour effet de corriger plusieurs siècles d’injustice. Le journaliste ne semble en effet pas comprendre que c’est bien parce qu‘elles sont des femmes que de brillantes écrivaines ne figurent pas au panthéon scolaire des « grands hommes ». Pire, il laisse même entendre que seuls les hommes peuvent incarner la culture: « adieu poètes, artistes, nés sous le ciel genevois, ayant promené vos âmes dans la beauté du monde », écrit-il. Si les hommes sont menacés dans leur existence même, alors la Culture, « les poètes », « les artistes », le sont nécessairement aussi…
Puisqu’il ne saurait être question de soupçonner l’auteur de ces lignes d’être le journaliste le plus bête de Suisse, la sottise de son billet ne peut être que mise sur le compte du ressentiment de celui qui carresse lui-même le rêve, aujourd’hui brisé par de viles castratrices, de voir son nom orner l’entrée d’une prestigieuse école.
Pour le réhabiliter dans son honneur d’Homme viril, nous prenons donc le parti de lancer une pétition publique pour que le prochain Lycée-collège genevois porte le nom de Pascal Décaillet.
alambic