Vacances chez les apatrides

Ils ont eu l’outrecuidance de reléguer l’invité Pascal Décaillet, plus fin connaisseur journalistique romand des textes scripturaires et peu soupçonnable de moralisme,  en page 4 du Nouvelliste.  Un pamphlet nécrologique  sur celui qui fut le meilleur de nos conseillers fédéraux et dans lequel, la plus belle plume de Champex réussit la  prouesse d’unir une inflexion tout en flagornerie pour le national-populisme avec une citation de la délicieuse chanteuse Barbara.  Probablement une astucieuse référence aux très blonds et aryens enfants de Göttingen qui « savent mieux que nous, je pense, l’histoire de nos rois de France« . Ce qui, en plus, sied à merveilles à la théorie décailletienne du « tout fout le camp, c’était mieux avant ».

Et pourquoi qu’on a relégué Pascal en page 4 ?  Parce que la rédaction estivale du journal a eu la merveilleuse idée de détacher une journaliste et une photographe dans un camp de vacances pour requérants d’asile à Collombey.  Ce qui phagocyte les deux première pages du Nouvelliste.  Et il s’est passé ce qu’il devait se produire quand on envoie des journalistes spécialisés dans la culture dans des trips anthropologiques sur des terrains d’étude hautement politiques. Ils se laissent berner et tombent dans l’empathie la plus crasse en omettant les bases de la sociologie evans-pritchardienne.  On devient fleur bleue : le ronce devient rose; et on oublie, que comme chez Rilke,  la rose cache souvent la mort.  Derrière les yeux attendrissants du requérant d’asile se cache toujours la lame du couteau prête à s’enfoncer dans le flanc de l’honnête et travailleur helvète.   C’est un fait social prouvé sociologiquement par les plus éminents sociologues et négliger d’en parler pourrait faire balancer l’opinion publique valaisanne dans une certaine acceptation de l’Autre propre aux droits-de-l-hommistes et contraire à la charte chrétienne du Nouvelliste et aux idéaux de Monseigneur Lefebvre.

Nous espérons de tout cœur que le nouvellement créé commissariat politique du journal comité éditorial hersantien recadrera tout ça sous peine de voir s’installer l’anarchie et le défaitisme dans le Vieux Pays. Moi je dis non au politiquement correct bourgeois-bohème !

Fernand,  vacances à la vigne

6 commentaires pour “Vacances chez les apatrides”

  1. FernandNo Gravatar dit :

    Heureusement sur le site internet de Nouvelliste, certains lecteurs ont bien compris les enjeux :

    « Commentaire de fournier – mardi 27 juillet 2010, 12:00
    Au lieu d’aller visiter les requérants d’asile, déboutés, délinguants, la prochaine fois, allez rendre visite à des suisses hospitalisés en Suisse qui n’ont pas de famille et pas d’argent pour des cigarettes ou pour un café !!!!! »

  2. JFFournierNo Gravatar dit :

    J’ai félicité mes deux journalistes pour l’excellence de leur reportage à Colombey dont j’attends la suite avec impatience. Un peu angélique certes, mais comme l’écrivait l’immense Henri-François Rey: « c’est l’emmerde! » qu’on sent sous la jolie plume de Marie et devant les objectifs photo d’Andrée-Noële… J’espère que cela aura permis à certains de mieux comprendre la situation des requérants…

  3. FernandNo Gravatar dit :

    On espère aussi…

  4. AlcazardNo Gravatar dit :

    En même temps c’est pas un seul article (et ce, malgré sa taille impressionnante pour un tel sujet dans le NF) qui va contrecarrer le travail de sape de tout les éditos haineux d’un certain sociologue depuis bientôt trois ans…

  5. Jean-John RoduitNo Gravatar dit :

    Gabriel Bender?

  6. FernandNo Gravatar dit :

    Encore un excellent interview de la directrice de Parpas dans l’édition du jour sur le suicide chez les gays (probablement pour fêter les 10 ans de provocations des intégristes de Romandit lors de la gay pride de Sion.)