Du cas Rappaz
Sur la sellette. C’est le Nouvelliste qui en fait sa une. Une conseillère d’Etat, Esther Waeber-Kalbermatten, serait sur la sellette pour avoir sauvé la vie d’un autre être humain. Elle est accusée d’avoir « libéré » quelques jours un détenu en mauvaise santé et qui menaçait de se suicider.
Quel que soit le crime commis par Bernard Rappaz, puisqu’il s’agit de lui, quel que soit son pouvoir de manipulation et de nuisance, quel que soit son comportement, et à moins qu’on me prouve le contraire, cela ne le fait pas sortir du genre humain. Et parler du genre humain inclut le sentiment d’empathie qui va avec et qui renvoie à la réciprocité, qui est le fondement éthique de notre ordre social et juridique. Le philosophe John Rawls, dans Théorie de la justice, la définit ainsi « Respecter les personnes, c’est reconnaitre qu’elles possèdent une inviolabilité fondée sur la justice que même au nom du bien-être de la société considérée dans son ensemble, on ne peut pas outrepasser. » J’aime pas laisser crever les gens parce que moi-même j’aimerai pas qu’on me laisse crever. N’importe quel être humain doué d’un minimum d’humanité aurait fait pareil : on ne laisse pas une personne se suicider sans chercher à l’aider, quelle que soit cette personne et sa situation dans notre société. Emmanuel Kant résumait ce fondement éthique ainsi : « Agis de façon à traiter l’humanité, tout être, les autres, toujours et en même temps comme des fins et non seulement comme des moyens. » ( in Fondation de la métaphysique des mœurs)
On ne sait pas s’ils ont lu Kant, mais les cadres de l’UDC-Valais s’interrogent sérieusement sur cette affaire : « Mme Waeber-Kalbermatten croit-elle peut-être que les Valaisans se soucient de la vie ou de la mort d’un criminel qui préfère mourir plutôt que de purger sa peine? » Comble du cynisme, banalisation de la mort de l’Autre, déshumanisation : on se croirait dans « Orages d’acier » d’Ernst Jünger. Mais pourquoi faudrait-il que le Valaisan accorde une quelconque valeur à la vie d’un criminel? Se poser la question relève déjà d’une conception de l’humanité plutôt nauséeuse…
Fernand, pour le massacre des roux
mai 18th, 2010 à 17 h 25 min
« Fernand, pour le massacre des roux ». Tss tss et ça recommence le dénigrement gratuit à l’encontre des roux. De Judas à Dany Cohn-Bendit, en passant par Poil-de-Carotte, les roux ont pourtant déjà suffisamment trinqué du fait de leur couleur de cheveux. Je vous conseille la lecture d’un excellent mémoire intitulé « La stigmatisation des roux en Europe occidentale. Entre repli et continuité » défendu par un étudiant de l’UNIL qui décortique les mécanismes sournois qui ont à présidé à l’édification du roux comme bouc-émissaire. A regarder aussi cet épisode instructif de South PArk intitulé « Les Rouquins », une belle parabole sur la tolérance.
http://www.south-park.me/episode-911-les-rouquins/
mai 18th, 2010 à 17 h 28 min
« …un autre journal allant même, le surlendemain d’une mémorable finale cantonale, jusqu’à associer, dans la photo de sa “une”, l’image ô combien positive de deux vaches de la race d’Hérens à un cri-minel de droit commun.. »
Comme quoi chez les poneys démocrates du centre, on rigole pas avec le concept d’ÜberKühe…
mai 18th, 2010 à 17 h 31 min
> Dany le Rouge
Hérétique !
mai 18th, 2010 à 18 h 18 min
>Dany le rouge.
Je reconnais bien là votre habituelle fourberie. Toujours cette vieille rengaine sur les roux pour appuyer votre positionnement idéologique dans la querelle qui nous opposa jadis sur Judas à l’université de Lausanne.
Posture qui s’est écroulée il y a peu avec le fameux doctorat de Peter Schülenmaier qui fut publié aux éditions Kashmir (2009) sous un titre accrocheur : « Judas : la vérité. Il n’était pas roux. » Thèse qui semble corroborer mes hypothèses sur le côté « victime du capitalisme » du célèbre apôtre.
mai 19th, 2010 à 10 h 28 min
Ne rouvrons pas ce vieux débat cher ami. Vous savez comme moi que Judas était roux. Il est représenté comme tel dans toute l’iconographie chrétienne. Il l’est également ainsi dans Le baiser de Judas de Giotto. Schülenmaier est un révisioniste. Et je pèse mes mots. Je maintiens donc ma thèse selon laquelle Judas est la victime d’un foutu déterminisme capillaire. Dont acte.
mai 21st, 2010 à 5 h 44 min
Ne craignez-vous donc pas qu’il se carapate? (Ce jeu de mots pourri vous a été offert par les vins Giroud)