Carnets du sous-sol

Petit article « culture et découverte » pour égayer son week-end. Ça va peut être en surprendre plus d’un, mais la base de données statistique la plus complète sur l’état du monde avec des indicateurs relativement fiables (économiques, politiques, humains, gégraphique, militaire) est celle de la CIA (central intelligence agency). Cet instantané des forces en présence, nommée The world Factbook est réactualisé à une fréquence très élevée et est disponible sur internet. C’est une mines d’informations pour des béotiens comme moi.
Elle nous permet de découvrir qu’il y a 265’000 téléphones mobiles au Tadjikistan, qu’au Swaziland une personne a une espérance de vie à la naissance de 31,8 ans, qu’Oman dépense 11 % de son PIB dans des dépenses militaires, que la Royal Antigua and Barbuda Defense Force serait capable de mobiliser 17’000 hommes en cas de conflit contre les forces armées des Barbades, qu’il y a 93 utilisateurs déclarés d’internet qui habitent officiellement au Vatican et qu’il y a 3 stations de radios à Tuvalu.
Là où ça devient intéressant, c’est que la CIA met aussi à disposition des comparaisons entre pays dans divers domaines, notamment en matière économique.
Par exemple l’étude de la dette publique en proportion du PIB des pays est instructive. On y apprend que des pays libéraux comme le Japon, les USA, le Royaume-Uni et la Suisse on développé en 2008 un ratio* de respectivement 127, 61, 47 et 44 % alors que des pays officiellement communistes comme Cuba, la Chine ont des dettes publiques moindres (32 et 16%). Le Japon est le deuxième pays le plus endetté sur les 130 que prend en compte l’étude. A l’opposé, l’Angola qui a un PIB annuel par habitant de 9000 dollars à un taux d’endettement de moins de 9%.
Fernand, 100% rive droite
*pourcentage de dette des collectivités publiques par rappport au PIB
avril 3rd, 2009 à 14 h 55 min
Le fait que la dette publique soit plus importante dans les pays libéraux que dans les pays «communistes» ou ceux en voie de non-développement n’a rien d’étonnant.
Car elle a un triple avantage pour les couches aisées de ces pays et les libéraux qui les défendent.
1. Avec elle, l’Etat peut baisser leurs impôts. La dette publique le lui permet car elle est utilisée pour compenser ce manque de fonds publics, grâce à l’emprunt (par le biais de bons du Trésor, d’obligations).
2. Or, si l’Etat emprunte, c’est qu’il y a forcément quelqu’un qui prête. Et ce sont justement ces mêmes contribuables bénéficiant de ces cadeaux fiscaux, qui lui avancent cet argent (via les fonds de placement, les banques,…). En contrepartie, l’Etat doit leur payer un intérêt. Du coup, on en vient à cette situation absurde: les moins riches payent cet intérêt par le biais de leurs impôts, pour le bénéfice des plus riches qui sont mal imposés.
3. Enfin, elle permet aux libéraux de critiquer la gestion de l’Etat qui dépenserait trop. Donc, de justifier la baisse des prestations sociales, la libéralisation des services publics,…