Le débat de Canal 9 sur les déchirements internes au PDC valaisan m’a irrémédiablement fait penser au débat télévisé Nixon-Kennedy de 1960. Cette année-là, le débat présidentiel américain est retransmis à la radio et, pour la première fois dans l’histoire, à la télévision. Des enquêtes ultérieures au débat montreront que les citoyens qui ont écouté le débat à la radio ont trouvé Richard Nixon plus convaincant, alors qu’une majorité des 70 millions de téléspectateurs ont davantage été séduits par JFK. Le candidat républicain a eu le tord d’apparaître à l’écran avec un teint blafard et un costume clair qui ne contrastait pas assez avec le décor du plateau de télévision.

Lors du débat de Canal 9, c’est Jean-Marie Fournier qui a repris le rôle de Nixon. Dans la famille Fournier, on connaissait la veste tyrolienne en daim du gouverneur. Il faudra compter avec la veste blanc-cassé à paillettes brillantes et motifs noirs et rayés du cousin de Veysonnaz. J’entends déjà les mauvaises langues affirmer qu’avec sa coupe de cheveux « seventies » Jean-Marie est paré pour une carrière de chanteur de charme espagnol à la Julio Iglesias.  Ça n’est  absolument pas dans ma conception de la chose politique que de critiquer l’habillement de telle ou telle personnalité. Surtout que moi aussi, j’achète des habits chez Caritas à Sion.

Tout cela pour pouvoir dire que la dramaturgie théâtrale est déjà, dès le départ, mise en place. Le « méchant » s’est auto-désigné par sa parure et est aisément identifiable par le téléspectateur lambda. Image renforcée par le jeu d’acteur et le texte récité par le personnage qui finissent de le rendre antipathique. Une attitude arrogante et paternaliste envers Huguette Bérard, qui, dans le scénario mis en place, est censée représenter les moukères du canton et les forces progressistes,  nous convainc que son rôle est bien celui du anti-héros. La tension monte peu à peu jusqu’au grand moment tragique. La sentence tombe….Froide… Implacable… On croit revoir Pierre Bézoukhov expliquant à  Hélène Kouraguine le dégoût qu’elle lui inspire. Le drame est bien là, devant nos yeux : Jean-Marie Fournier explique enfin sa conception de l’égalité des sexes en politique aux femmes du PDCvr : « C’est quoi c’t’histoire?« 

Fernand, dramaturge contemporain

Cet article a été publié le dimanche 15 mars 2009 à 14 h 08 min et est classé dans le couteau entre les dents, News, Nos confrères. Vous pouvez en suivre les commentaires par le biais du flux RSS 2.0. Les commentaires et pings sont fermés.