VINUM BONUM LÆTIFICAT COR HOMINIS

Le cauchemar ultime d’un militant UDC du Val d’Hérens ?  Se réveiller un matin et parler avec l’accent camérounais.  Digne d’un film hollywoodien,  dites-vous ?  Pas tant que cela. Il existe un syndrome médical qui influe sur la diction  des personnes touchées. Le syndrome de l’accent étranger, puisqu’il s’agit de cela, est extrêmement rare et survient généralement après un choc à la tête.

Quelquefois, il y a des gagnants : arriver comme  demandeur d’asile et résident au centre des Pinèdes de Conthey et finir sa journée avec l’impeccable locution d’un Jean-Marie Fournier ou d’un Willy Besse, c’est ça de gagné sur la vie. Si en plus t’es pas trop bronzé, pas trop fainéant et criminel comme savent l’être les étrangers et que tu as trois  sous pour t’acheter une vache d’Hérens, tu peux même finir coopté à l’Etat du Valais ou journaliste au Nouvelliste.

Si t’es bronzé, c’est moins facile, mais des portes peuvent s’ouvrir à toi quand même, comme pour ces blacks, qui triment depuis une semaine dans les vignes du magnifique coteau  de la rive droite du  Valais.  Pour  le mirifique salaire de 10 à 12 francs de l’heure , ils ont la chance de se faire traiter, en restant stoïques,  de « chiens de nègres« , « de sales tamoules » et de « connards d’étrangers » par d’honorables spécimen locaux de la race humaine, qui de toute façon ne manqueront pas d’expier leurs péchés le week-end venu en l’église de Grimisuat, où sévit le sympathique curé Marcellin, aussi noir que sa soutane mais qui est un bon étranger lui, tu vois comment ? Surtout qu’un des nègres de la vigne a impudemment osé répondre à l’autochtone. Il a dit : « Mon frère, calme-toi, on va tous mourir un jour et rejoindre le créateur. Ça ne sert à rien de s’énerver. »  On reconnait bien-là le traditionnel fatalisme propre à ces infidèles de mahométans ! Pourquoi leur donner du travail alors qu’on pourrait leur refiler du napalm sur la gueule ?  Hein dit ?

De toute façon, ces salauds de pauvres du quart-monde n’ont qu’à être riches et se payer le syndrome Michael Jackson : noir le soir, blanc le matin.   Comme le Fendant à Giroud !  Et comme a dit philosophiquement l’ami Vuignier avec son accent de Grimisuat  : « le problème est pas là . Que tu sois riche ou pauvre, le vin c’est le vin, il saoule tout autant. Tu vois comment ? »

Fernand, qui prévient encore : ceci est un article au vitriol

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