En voiture Simone !

Le mois de mars est, pour les catholiques, un mois dédié à St Joseph, patron de l’Eglise universelle et des cocus. Avant eux, les romains le considéraient comme le mois de la guerre qui suivait l’hiver, période hautement improductive pour les belliqueux. Chez les ploucs contemporains, mars est le mois du salon de l’auto de Genève. Au premier coup d’œil, on les reconnait aisément dans les wagons CFF, ces gens-là. D’abord y a le père. Lui qui parle haut-valaisan. Lui qui a une belle moustache. Qui se saoule avec du fendant. Chez ces gens-là, on ne pense pas, Monsieur, on feuillette « Tuning Magazine ». Et puis il y a le fils. Une casquette Pirelli sur les cheveux. Qui a jamais lu Alighieri. Et puis il y a les autres. La mère qui ne dit rien. Ou qui ne peut rien dire. Et puis. Et puis, il y a Frida. Qui est belle comme une Opel. A écorcher des nègres. Qui dit qu’elle aime le FC Sion. Chez ces gens-là, on ne s’en va qu’une fois. On s’en va qu’une seule fois. Pour le salon de l’auto.
Chez ces gens-là, on paie 14 francs pour admirer l’dernier modèle de chez Peugeot, qu’ils pourront jamais se payer. La bagnole, la télé, la blonde 25, c’est l’opium du peuple du Vieux Pays, lui supprimer c’est le tuer, c’est une drogue à accoutumance. Être né sous l’signe des treize étoiles, c’est pas la gloire, en vérité, et le roi des cons, sur son trône, me dites pas qu’il est fribourgeois.
Et puis le père, échaudé par les belles carrosseries, le soir venu, met sa femme et les enfants à l’hôtel et joue les croquants aux Paquis. Les croquants du haut-Valais ! Ils vont en ville, à cheval sur leurs sous, acheter des pucelles aux saintes bonnes gens. Les croquants leur mettent à prix d’argent la main dessus, la main dessous… Mais la chair de Lisa, la chair fraîche de Lison (Que les culs cousus d’or se fassent une raison!) c’est pour la bouche du premier venu qui a les yeux tendre et les mains nues… Les croquants, ça les attriste, ça les étonne, les étonne, qu’une fille, une fille belle comme ça, s’abandonne, s’abandonne au premier viégeois venu: les croquants, ça tombe des nues.
Mais de toute façon, au retour, ils iront à confesse.
Fernand, qui, sans le savoir a marché dans le sang puis dans la nuit a disparu. C’était p’t’être le destin qui marchait dans les rues ?
mars 9th, 2009 à 14 h 06 min
Bravo!
mars 9th, 2009 à 18 h 57 min
C’est quoi ces clichés à deux balles Fernand. Tu nous a habitué à mieux.
mars 9th, 2009 à 23 h 39 min
Je m’y attendais à celle-là Lisa. Oui c’est un cliché dans toute sa splendeur ! Et encore heureusement…
mars 10th, 2009 à 10 h 10 min
Fernand, faudrait voir à assumer votre talent, sans prêter un flanc docile à la critique.
Faudrait voir aussi à arrêter de taper sur les haut-valaisans, c’est un peu puéril.
Je conchie de tout mon être tout ce qui fait vroum-vroum et pouët-pouët, et votre article m’a réjouie, en tout cas.
mars 10th, 2009 à 12 h 45 min
Quelle aisance rédactionnelle. Quelle culture musicale…Ah! Sacré Fernand
mars 10th, 2009 à 14 h 33 min
Merci Marc. Je suis avec plaisir votre tour du monde sur votre blog. Bonne vacances !