Le négrillon, ce grand joueur
Le Courrier, dans son édition du jour, nous gratifie d’un reportage de premier ordre : La débrouille des enfants est sans limite – l’Afrique, ou l’art d’inventer des jeux.
On apprend dans ce papier désormais indispensable que l’esprit du jeu et de la danse est prédominant en Afrique du Sud, au Burundi, au Rwanda et en Ouganda, marié à un sens inné de l’adaptation et de l’improvisation. Nul doute que dans les autres pays d’Afrique on se fait chier toute la journée. Ces braves petits jouent avec des pneus, des noyaux de dattes à l’ombre des rares arbres et les pieds en feu dans un sable brûlant (car c’est bien connu, en Afrique, il n’y a presque pas d’arbres, il n’y a pas de verdure, il n’y a pas de champs non plus)
On construit des jouets avec deux bouts de fil de fer et une canette de bière. Ah! La belle insouciance de l’africain! Sans autre souci que de vivre au grand air, à poil. Jouer toute la journée, avec un bout de bois!
On notera des phrases bien senties, comme : L’Afrique, continent joueur par excellence. (c’est d’ailleurs parce qu’ils jouent toute la sainte journée qu’ils sont incapables de produire quelque chose de convenable, les nègres). Il y a aussi ce délicieux : Car c’est bien connu, l’africain recycle comme personne. Quelle débrouillardise, coco! Agiles et malins comme des singes! Moi qui croyais que le recyclage était l’apanage des pauvres! Où avais-je la tête?
On se croirait dans une notice explicative d’une exposition coloniale, ou pire: dans un édito de Philippe Barraud.
Orgel, incapable de plier correctement un trombone