La très honorable vie du très conservateur curé Marcial

Les affaires Williamson et Gerhard Maria Wagner en Autriche sont en train d’escamoter un autre malaise au sein de l’Eglise catholique. Il s’agit de l’affaire dite du « Père Marcial Maciel Degollado » ou affaire du « curé baiseur ». Ce dernier fut le fondateur des Légionnaires du Christ. Peu de gens connaissent la Sainte Légion du Christ, une énigmatique congrégation fondée au Mexique en 1941  et qui a reçu comme mission la rechristianisation des continents « éloignés » de l’Eglise. D’aucuns la comparent à l’Opus Dei. Certainement parce que celle-ci est un ordre extrêmement riche que les mexicains surnomment même « les millionnaires du Christ ». Mais aussi par leur activisme agressif et leurs tentatives de phagocyter d’autres mouvements au sein de l’Eglise.

La Légion du Christ est un mouvement basé sur une discipline quasi militaire. Elle a d’ailleurs utilisé ses compétences pour lutter contre la montée en puissance, en Amérique latine, d’un courant de gauche, la Théologie de la libération. Pour cela, elle peut compter sur plus de 800 prêtres et 2500 séminaristes  à travers  le monde ainsi que 60 000 élèves et étudiants scolarisés dans ses 60 écoles et 8 universités.   Leur but ? Former les futurs leaders de demain. Ils sont également à l’origine de l’organe de presse Zenit.org, organe journalistique extrêmement conservateur. Le  mot est lâché. Sans être intégristes, les légionnaires du Christ se situent très à droite au sein de l’Eglise catholique.

Jusque là rien d’anormal, sauf que…. le fondateur du mouvement ne suivait vraiment pas, oh surprise (mode ironique), le comportement qu’il s’évertuait à propager avec sa congrégation. Déjà en 1948 de lourdes accusations tombèrent sur le père Marcial :  dix-huit chefs d’accusation, dont mensonges, alcoolisme, séquestration de jeunes séminaristes qui auraient l’interdiction de se confesser à un autre prêtre et trafique de drogue ! Accusations qui furent enterrées avec le temps. En 1997, une nouvelle affaire « Marcial » se fit jour lorsque un magazine américain publia des accusations de pédophilie contre le fondateur des Légions du Christ. Le Vatican jura de faire la lumière sur toute l’affaire. Mais en 2006, au vu de l’âge avancé du Père Marcial et de sa santé fragile, Rome décida de suspendre l’enquête qu’elle avait commencée. Deux ans plus tard, le fondateur de la légion allait décéder.

Mais l’affaire rebondit en février 2009. Devant des évidences révélées par le New York Times, la congrégation fut obligée de publier un communiqué s’excusant du fait que le Père Marcial avait….une fille !  Le dossier du bon père Marcial n’est dès lors pas prêt de se refermer…

Fernand, ancien servant de messe

Ps. Vous aurez fait le lien avec le Pellegrini du jour qui lie déchristianisation de notre société avec la hausse des infractions pénales.

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