Le dimanche est un jour difficile. D’abord il faut se lever et suivant notre occupation de la veille ce n’est pas forcément une action d’une exemplaire facilité. Ensuite, pour peu qu’on ait eu la mauvaise idée de se munir d’une famille toutes options, il vous faut vous vêtir et, avant même l’absorption salvatrice d’une bonne demi-douzaine d’expressos  bien tassés, sortir dans le froid pour aller chercher la tresse encore tiède, les croissants croustillants et le journal. Car le dimanche, et c’est sans doute le pire, on n’a pas tant le choix pour la presse, on n’a droit qu’à un seul canard. Enfin bon, quand on arrive à se concentrer deux secondes sur quelque chose, on essaye de le lire quand même, tant bien que mal. On se trouve des excuses (ce n’est pas la même rédaction que la semaine) et on se promet d’aller tout de même se laver les mains quand on aura fini, pour des raisons d’hygiène évidentes.

Et ce dimanche, la rédaction du Matin éponyme, surfant sur la vague du scandale qui secoue le monde catholique, nous emmène à la rencontre d’une sympathique famille de traditionnalistes bon teint. Ils sont très très jolis et très très gentils, ancrés dans la modernité tout en restant attachés à la tradition. Comme il a raison, Vincent, de nous clamer à longueur d’article que ces gens sont comme nous, qu’ils désirent simplement vivre leur différence dans la paix et l’amour du Christ et la tranquillité de l’ancienne liturgie. La grande fille de vingt-trois ans sort de chez les bonnes sœurs et doit faire doucement sourire ses copines d’Uni avec ses t-shirt Mickey. Et elle a plein de petites sœurs, ça c’est sympa. C’est Orgel qui est content…   Enfin passons. Des gens charmants on vous dit. Ils refusent juste l’avortement, le concubinage et le divorce (entre autres), mais bon, on ne va pas chipoter non plus. Et comme ils refusent également la contraception (et j’imagine la masturbation) et que leurs filles cadettes ont onze ans, on va parler gentiment au monsieur qui doit être un rien susceptible. Onze ans… Je ne pense pas que ça rende aimable.

La gentille journaliste Sandra Weber a tout de même l’excellente idée de leur poser la question qui tue : « Et alors, ces propos négationnistes, c’est dégueulasse de vous foutre dans une merde pareille, non ? C’est un gros con ce Williamson de saborder de façon pareille un rapprochement avec Rome ? » À question claire, réponse claire. Le patriarche, après avoir ordonné aux femmes d’aller ranger en vitesse un truc quelconque dans la cuisine et aux hommes d’aller tondre la pelouse, répond à l’effrontée journaliste : « C’est pompant (Ah ? Ça ils ont le droit ?) ! Les propos non pas révisionnistes mais réductionnistes de l’un d’entre eux n’engagent que cette personne. Le supérieur Mgr Fellay s’est excusé et l’a interdit de parole ».

Des propos pas révisionnistes mais réductionnistes, il se fout de notre gueule le père Dominique Pedroni. C’est quoi ce pinaillage de merde ! Il compte honnêtement faire gober à qui que déclarer que les chambre à gaz n’ont jamais existées c’est du réductionnisme ? Faut-il lui rappeler que ce genre de propos est à juste titre poursuivi dans notre pays ? Que nier la mort de six millions d’enfants, de femmes et d’hommes demande un tout petit peu plus qu’une lettre d’excuse ? D’autant que l’autre grand con d’English, il a recommencé. Et ces ploucs de la fraternité saint Pie dix vont l’exclure non pas parce qu’il a dit des horreurs, mais parce qu’il a désobéi à son chef.  C’est vraiment à vomir.

Cher Monsieur Pellegrini, quand vous aurez fini de vous rouler nu dans la neige pour faire baisser votre tension artérielle malmenée par les propos de Jacques Neyrinck, venez donc un peu voir à quoi ressemble les gens que vous défendez. Vous étiez prêt à fondre en larmes face à la peine que leur causaient les écrits de votre ami, confrère et voisin Pascal Décaillet.  Il s’était permis d’associer avec la finesse de plume qu’on lui connaît, Ecône à la rafle du Vel d’Hiv.

Ces intégristes forcenés sont extrêmement dangereux. D’une part ils sont intolérants au dernier degré, deuxièmement ils véhiculent des idées de merde et enfin, troisièmement, ils ont réussis à ce que je sois du même avis que Décaillet.

Puisque c’est comme ça, je sors de ma chambre et je cours me jeter nu dans la neige avec Vincent.

Alcazard, futur poitrinaire.

*Réponse : 12 ans divisés par 7 grossesses moins trente jours pour faire la noce:  19 mois

Cet article a été publié le mardi 10 février 2009 à 12 h 15 min et est classé dans Divers et variés, le couteau entre les dents. Vous pouvez en suivre les commentaires par le biais du flux RSS 2.0. Les commentaires et pings sont fermés.