À quoi il joue Jean-Yves ? Voilà un mois que je lis ses commentaires sur les élections cantonales qui s’annoncent et la finesse de ses analyses me laisse, ma foi, pantois. Un mois qu’il s’ingénie à nous faire croire à un quelconque suspens pour le second tour. Un mois qu’il essaye tant bien que mal à jouer le Philippe Bender de pacotille  en détaillant laborieusement dans des proses poussives les ténébreuses généalogies des familles de pouvoir du Valais central et leurs fantasmées querelles. Un mois qu’il joue au grand journaliste d’investigation et court après un Pulitzer hypothétique.

Il a tout de même atteint le summum jeudi et vendredi dernier avec deux éditos magnifiques qui se jouent des contradictions avec talent. Le premier, celui de jeudi, expliquait qu’en fait, contre toute attente et malgré ses pronostics d’une acuité saisissante, tout semblait être déjà joué et que l’on s’acheminait gentiment mais sûrement vers un statu quo que semblaient vouloir conserver les partis en place. Bravo Jean-Yves ! Pendant que tu t’engluais dans tes suppositions hasardeuses et ta rhétorique poussive, des observateurs plus finauds que toi l’avaient déjà fait remarquer et depuis belle lurette. La campagne est inexistante. Les partis minoritaires ont jeté à bas leurs idéaux et leurs luttes légitimes pour prêter allégeance au grand parti (dont tu cires les pompes sans retenue avec la peau de chamois la plus fine) et conserver leurs sièges au Conseil d’Etat. Essayer de nous faire croire à une lutte PDC des montagnes contre PDC des villes pour pimenter un rien le débat c’est gentil, mais complètement illusoire. On sait bien que les jeux sont faits. Le Valais va se retrouver gouverné par des employés de commerce appliqués, conservateurs et écônards. Et ce n’est certainement pas l’arrivée d’une femme dans le tableau qui aura beaucoup de poids.

On aurait pu croire qu’après ce triste aveu d’échec professionnel, après cette autocritique émouvante sur les limites de sa capacité d’analyse, JYG se serait tranquillement  abstenu de nous imposer ses textes pathétiques (directement traduits du patois hérensard par Google) mais non. Il récidive dès le lendemain (vendredi donc) avec un commentaire sur l’importance du web et des réseaux d’amitié qui déchaînent les passions sur la toile. Peu lui chaut donc que depuis deux mois, de nombreux spécialistes tant sociologues que psychologues et consorts se soient déjà exprimé sur le sujet dans d’autres journaux pour relever que si le phénomène était nouveau, donc intéressant, il n’en restait pas moins que fort peu répandu et ne touchait qu’un nombre restreint de personnes. À croire qu’il ne lit que « Le Journal des Reines ».

Notons au passage que le Nouvelliste réussissait pour l’occasion un tour de force : parler sur deux pages de la campagne et de sa présence sur la toile sans parler des sites et blogs brocardant joyeusement et de façon jouissive les candidats. On se demande bien pourquoi….

Boris Michel

Cet article a été publié le vendredi 6 février 2009 à 9 h 25 min et est classé dans Peuple valaisan. Vous pouvez en suivre les commentaires par le biais du flux RSS 2.0. Les commentaires et pings sont fermés.