Bienvenue chez les Valaisans (III)

Troisième et dernière partie de la saga estivale intitulée « Récit de voyage en terre valaisanne au XIXème siècle. » Quelques extraits :

« La dissolution des mœurs que vous  remarquerez dans notre malheureuse ville (NDLA : Sion) , poursuivit-elle avec une sainte colère, a pour principale cause la religion catholique.  Voyez ces nombreux couvents qui nous entourent : c’est de là que vient tout le mal.  Les religieux qui les peuplent, prêchent à tue-tête les charmes de la solitude, et leurs cellules sont presque toujours désertes;  ils parlent contre la bonne chair et leurs caves et leurs buffets regorgent de mets succulents et de vins délicats; ils menacent du courroux céleste les jeunes filles qui écoutent des paroles amoureuses , et souvent, par leur conduite déréglée, ils donnent un démenti à leurs préceptes. C’est vraiment, je vous l’assure, une perversité épouvantable que celle de ces chrétiens en soutane, qui, par le fait sont au dessus des lois, et font, si impudemment, de la morale. Nous sommes perdu dans ce canton, si un beau jour le feu ne dévore pas toutes ces Babylones impures que vous nommez couvents et que nous appelons, nous,  cavernes d’hypocrites. »

in  J.-M, Giraudeau,  « L’Italie,  la Sicile, Malte, la Grèce, l’archipel, les iles ioniennes et la Turquie. Souvenirs de voyage. 1835

« La propriété des communes est gérée avec une incurie qui dépasse celle justement reprochée partout ailleurs à ce mode d’administration. Aucune loi en règle la jouissance; chacun en use et en abuse selon ses besoins ou son caprice. On laisse courir sur un pâturage autant de bestiaux que l’on peut en avoir.  On coupe dans les forêts les arbres qui conviennent, sans recourir à l’autorisation de l’administration.  Au peu d’efforts  qu’ils font pour sortir d’obscurité, de malaise et d’ignorance où ils sont, on pourrait croire que les Valaisans, même ceux des classes élevées,  s’y complaisent. L’industrie est peu répandue dans le Valais.  On s’y refuse aux travaux de manufacture, quand il s’en présente. Des entreprises d’exploitation de mines, de forges, des verreries sont faites par des étrangers. Les ouvriers qu’elles emploient sont étrangers, eux aussi, les indigents se refusant à employer leurs bras. »

in Charles Lemercier de Longpré, baron d’Haussez, Alpes et Danube ou voyage en Suisse, 1837.

« C’est un peuple éminemment catholique, pieux, hospitalier, libéral, complaisant, simple, plein de vigueur et peu en rapport avec le monde extérieur, aussi y  eut-il un village reculé où à la fin de l’année 1795, on avait encore rien appris de la mort de Louis XVI »

in L’Abbé René F. Rohrbacher, Histoire universelle de l’Eglise catholique. 1848

Un commentaire pour “Bienvenue chez les Valaisans (III)”

  1. OrgelNo Gravatar dit :

    Je connais quant à moi un village où les gens croient encore que Dieu existe! C’est à mourir de rire!