Je me moquais, dans un article précédent, de la campagne  » Un million de chapelets pour le retrait du décret d’excommunication de 1988 » lancé par la Fraternité Saint Pie X.  Je dois l’avouer aujourd’hui : le Saint-Esprit est venu en aide aux intégristes. Malgré l’échec patent de la récolte de chapelets,  le pape de Rome aurait, semble-t-il, levé l’excommunication des évêques d’Ecône. Vincent Pellegrini, on le comprend, jubile dans l’édito du Nouvelliste d’aujourd’hui.  La réintégration des écônards dans la très sainte Eglise catholique est en marche.

Un petit rappel historique sur les agissements de la FSSPX s’impose. Parce que depuis sa fondation en 1970, « L’eglise d’Ecône » traine derrière elle une multitude de scandales.

Le premier étant son fondateur Marcel Lefebvre. L’amour de ce personnage n’étant pas exclusivement réservé au Christ, mais aussi à des régimes dictatoriaux et autoritaires comme ceux de Franco, de Videla et de Salazar. En France, il apporta son soutien à  Jean-Marie Le Pen et au Front National. En 1991, l »‘évêque de fer » fut d’ailleurs, sur plainte de la LICRA, condamné pour incitation à la discrimination et pour diffamation.
La Fraternité Saint Pie X, c’est aussi une galaxie d’associations qui gravitent dans son giron. Associations souvent proches de la nébuleuse national-catholique comme « l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne » dirigée par un  cadre du Front National. Des associations d’extrême droite qui tentent de couvrir l’ensemble de la société.  On se rappelle tous du drame de Perros-Guirec (affaire dite du père Cottard) ou le fanatisme religieux avait conduit à une fin tragique quatre enfants embrigadés dans le mouvement sectaire. On ne parle même pas des scandales de scouts, affiliés aux mouvements traditionalistes, obligés de chanter des chants xénophobes…

L’égérie du mouvement, le pape Pie X avait déclaré en son temps : « Il faut se battre avec le poing. Dans un duel, on ne compte ni ne mesure les coups…On ne fait pas la guerre avec la charité. »  Paroles mises en pratique par les intégristes catholiques de la  Fraternité Saint Pie X. En 1977, des militants d’extrême-droite réquisitionnèrent  par la force  l’église Saint Nicolas du Chardonnet à Paris.  Entreprise belliqueuse qui se répéta par la suite. A la sortie du film de Martin Scorsese, « La dernière tentation du Christ », ces mêmes militants se déchainèrent et allèrent jusqu’à bruler un cinéma en France pour protester contre le « blasphème ».
Les curés de la Fraternité pousseront même leur amour de « l’ordre » jusqu’à cacher le criminel de guerre et milicien fasciste Paul Touvier en cabale dans les années 1970. Aujourd’hui des évêques de l’ordre tombent dans le négationnisme en remettant en cause l’holocauste.
A titre individuel, ils firent, à de nombreuses reprises la une des informations judiciaires. Par exemple, ces dernières années, deux collaborateurs du journal intégriste « Pacte » (où écrivent des prêtres comme le fameux Guillaume de Tanoüarn) furent mis en examen pour « diffamation et injure à caractère raciste  » et « incitation à la haine raciale ». Les Maghrébins sont des  » benladenistes en herbe  » et les juifs des « financiers transnationaux « , avaient-ils écrit. En Valais, tout le monde se souvient des affiches ignobles dénonçant des politiciennes pro-IVG ou l’encart publicitaire anti Gay-pride qui avait fait scandale et que le Nouvelliste avait publié en pleine page.

La fraternité saint Pie x ou comment appliquer le message de paix et d’amour du Nouveau Testament… Pendant ce temps, le bateau de l’Eglise catholique coule et le commandant de bord s’amuse encore à percer des trous dans la coque en accueillant à bord des personnages peu ragoûtants…

Fernand, hérétique

Cet article a été publié le vendredi 23 janvier 2009 à 14 h 57 min et est classé dans News, Nos confrères, Religion. Vous pouvez en suivre les commentaires par le biais du flux RSS 2.0. Les commentaires et pings sont fermés.