Bienvenue chez les Valaisans
Ci après, les extraits de quelques ouvrages datant de la période 1750-1850 et qui s’emploient à décrire de manière plus ou moins stéréotypée et influencée par le naturalisme, les habitants de ce qui deviendra le canton du Valais.
« Les Valaisans sont grossiers, superstitieux et ignorants. Ils passent pour courageux et sont endurcis au froid, au chaud et au travail. Ils sont jaloux de leur liberté et ont établi parmi eux une espèce d’ostracisme. (…) On voit dans le Valais, et surtout dans la capitale, une sorte d’hommes assez singulière qu’on appelle des Crétins : ils sont lourds, muets, imbéciles et presque insensibles aux coups. On aperçoit en eux aucune trace de raisonnement. Les familles qui ont des crétins les regardent comme des anges tutélaires. »
(Jean-Joseph Vaissète, Géographie historique, ecclésiastique et civile, 1755, p.157-160)
« Les Valaisans sont en arrière des autres Suisses allemands et français sous le rapport même du soin des bestiaux et de l’agriculture. Ils le sont d’ailleurs aussi inférieurs pour les lumières, l’éducation et les sciences. Les bas valaisans surtout sont accusés de beaucoup de paresse, de négligence et de malpropreté. »
(Frédéric Constant de Rougemont, Précis d’ethnographie, de statistique et de géographie historique, 1837, p.333-334)
« La rudesse des moeurs et l’ignorance de beaucoup de besoins font chez ces montagnards une compensation à leur pauvreté. Ils font dans leurs vies privées et dans l’économie de leurs terres d’une négligence qui frappent tous les étrangers. Un concours de causes physiques et morales les retient depuis des siècles et les retiendra peut être longtemps encre dans cette ignorance paresseuse. La même nonchalence qui les fait ignorer d’appuyer leurs vignes à des échalas, les fait vivre la plupart dans une mal-propreté dont les voyageurs ne peuvent parler sans dégouts. (..) C’est à cette indifférence choquante qu’il faut attribuer en grande partie ce nombre de goitreux, de muets, d’imbéciles qu’on rencontre dans plusieurs village du haut Valais parmi lesquels il se trouve des êtres si mal organisés, que dans toute leur vie, ils ne se lèvent jamais de leur place et qu’à peine les besoins de la vie les plus pressants leur arrachent quelques signes de sensation ou d’idée. Au reste, le spectacle d’une nature aussi dégradée, terrible dans sa nouveauté, ne frappe pas le peuple qui en est le témoin journalier. (..) Ils regardent un crétin ou un imbécile dans une famille comme un présent de la providence, tantôt comme un être prédestine, préservé du pêché et des peines, tantôt comme une victime respectable, dévouée pour le reste de la famille. Il est déjà bien difficile que les lumières pénètrent chez un peuple pauvre, isolé, presque retranché du reste du monde, par le tableau de la constitution politique, nous verrons encore combien peut on espérer de l’influence de la police et de l’instruction sur des opinions et des habitudes aussi invétérées.
En acceptant les lieux les plus sujets aux infirmités qu’on vient d’indiquer, le reste de ce peuple forme une race d’hommes forts et robustes. on voit quelquefois parmi eux des vieillards fort âges et bien conservés. Ils ont les mœurs de tous les montagnards . On observe généralement dans de tels pays, que plus on s’avance vers l’intérieur des vallons et des montagnes, en s’éloignant des lieux où l’argent circule, plus on trouve l’hospitalité et la franchise. L’ignorance des besoins de fantaisie donne ce contentement habituel qui rapproche les hommes (..) Les valaisans sont robustes par l’effet d’une vie dure et frugale et braves en raison de l’attachement à l’indépendance, ce sentiment est toujours plus actif chez les hommes qui ne connaissent et ne peuvent estimer les avantage, que les peuples policés regardent comme un dédommagement de la privation d’une partie de leur liberté.
(..) quoique les valaisans ne fassent pas aujourd’hui parmi les Suisses grande figure, ni grand bruit chez les étrangers, ils ne laissent pas d’être un des peuples de Suisse dont les anciens historiens aient parlé avec plus d’éloges . (..) Qui qu’il en soit les Valaisans ont été de tous temps aussi braves et courageux que les Suisses leurs alliés. Ils sont endurcis au froid, au chaud et au travail, graves, courageux et hardis. »
(Abraham Ruchat et al., Etat et délices de la Suisse, tomme II, 1778, p.263-289)
Un théâtre entièrement nouveau se présente dès qu’on est entré dans le Valais. On voit d’autres mœurs, d’autres habillements, une constitution différente, un peuple séparé du reste de la terre par d’immenses rochers, ne connaissant presqu’ aucun art, attaché par habitude et par ignorance aux usages de leurs aïeux.
(…) on trouve chez les valaisans cette hospitalité assez ordinaire parmi les peuples qui ne sont pas gâtés par le trop grand commerce avec d’autres nations.
(…) Nous passons sous silence les crétins, races d’imbéciles mal fait et goitreux à qui la Providence a donné une indifférence stupide qui les empêche de sentir la misère. «
(Jean-Rodolphe Sinner,Voyage historique et littéraire dans la Suisse occidntale, 1781, p. 207 -236)
« Les valaisans sont plus exposés que tous les autres habitants des Alpes é ces deux horribles maladies que sont le goitre et le crétinisme. (…) Les valaisans, dit Topffer, ne sont ni industrieux, ni spirituels mais ils ont encore la vie religieuse, contemplative, le ciel, les cimes, les bois ont pour eux un langage,, des voix de colère, de joie et de ressouvenir; et ces hommes dans lesquels plus d’un touriste ne voit que des goitreux plus ou moins crétins cachent presque tous sous des traits ingrats une âme douée de cette vie du dedans qui devient si rare. Les Valaisans ont des goitres, c’est sûr mais les valaisans s’aiment entre eux. Ils rattachent leur devoirs, leurs vertus, leur patiente douceur, les soins qu’ils donnent à leurs crétins, à la foi qui vit dans leur cœurs, qui allège leur pauvreté, qui suffit à leurs fêtes comme elle les soutient à leur lits de mort. Les Valaisans ont des goitres mais se pressent dans leurs pauvres églises mais ils sont humains hospitaliers, fidèles et à la guerre savent servir une cause en mourant à leur poste. Ils ont des goitres, mais ils ont des mœurs, des traditions, des histoires d’anges et des histoires de diables. Ils ont la dévotions pour s’y plaire et la simplicité pour les goûter. (..) Et voila pourquoi, lents et engourdis d’apparence, ils vivent tandis que tant d’autres, lestes, agiles et se remuant sans cesse bougent plutôt qu’ils ne sont vivants. »
(Adolphe-Laurent Joanne, Itinéraire historique et descriptif de la Suisse, 1857, p.191-210)
Fernand, descendant de goitreux
juin 25th, 2009 à 17 h 12 min
Un texte rapide et bien écrit à lire également :
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1995_num_83_1_3791
juin 25th, 2009 à 17 h 23 min
Le passage de Théophile Gautier en Valais (lettre à la présidente, 1850) :
« Dans le Valais, nous avons rencontré ma chimère, c’est-à-dire la femme à trois tétons ; mais le troisième était un goitre et c’était le seul dur. Je n’ai pas été tenté de demander à cette Isis suisse si elle avait le con en travers, fantaisie chinoise qui m’affriole. Dans l’auberge du Simplon, dont le papier représente les Anglais en Chine, comme un roman de Méry, un parapilla ailé et monstrueux s’introduit dans la bouche de Lady Bentinck, qui s’écrie « Very delicious ! » Les canons sont transformés en membres qui déchargent, les roues forment les couilles, les canons, la pine, et la fumée simule la mousse éjaculatoire : ces embellissements priapiques sont dûs au crayon libidineux de jeunes rapins français.
À Domo d’Ossola, les lieux, que quinze heures de route nous faisaient un devoir de visiter pieusement, pour y déposer nos libations, présentaient un aspect enchanteur et féerique ; ils étaient peints à fresque et représentaient des bouquets de roses qui s’épanouissaient comme des trous du cul de blondes, avec une touche de pourpre au milieu. Il est fort agréable de s’accroupir, ayant l’oeil sur ces anus fleuris, ou sur ces fleurs anales, dépliant leurs pétales : les fronçures d’un sphincter, prêt à boire une pine, ou à vomir un étron. »
juin 26th, 2009 à 13 h 24 min
Zut. Après des recherches sur internet, il semblerait que tous ces personnages soient décédés. Moi qui comptais lancer des procédures pénales pour diffamation contre ces personnes ! Va falloir trouver autre chose pour entrer dans la légende !