Les Boules À L’audimat du comte d’Orgel
Je n’écoute plus cette radio affublée d’un numéro d’habitude réservé à l’excellence. Ici, cela doit être le hasard de la position cathodique, ou une blague. A mon sens, la qualité des radios de la RSR est inversement proportionnelle à leur numérotation; les journalistes de Couleur 3 maîtrisent parfaitement la gestion des ondes, ont une élocution parfaite et un sens de l’à-propos et de la dérision qui me séduisent. J’ai passé sur Espace 2, et j’en passe encore, des moments de pur bonheur, moi qui n’ai plus de téloche depuis les Jeux de 20 heures (je n’ai jamais vu les avions s’écraser sur les tours, ça vous en bouche un coin, hein ?) (d’ailleurs, Fernand, ces tours, elles ont vraiment existé ?) (vous reprendrez bien encore un peu d’hoax à moëlle ?)
Mais la 1ère, ah les aminches, quelle plaie! C’est pas de la radio, ça madame, c’est du mou de veau. Ont-ils le chou à ce point farci, ces misérables journalistes, qu’ils ne se donnent même plus la peine de parler correctement ? Des euh, des hein, des ben à n’en plus finir. Et des sujets! On se croirait sur Télé-achat avec Pierre Bellemarre. Et les infos! Hier encore, alors que sur le piètre auto-radio qui équipe ma vieille VW d’Adolf Hitler ne fonctionnait plus qu’un bouton, qu’entends-je aux infos de 19h ? Qu’un toubib amerloque qui avait donné un rein à sa femme le réclame à présent qu’il est cocu, ouh le mauvais joueur. Mon rein ou 1,5 million de dollars, merci – les gens qui se font piquer leurs organes pour moins que ça apprécieront de voir grimper à ce point le cours du rognon sur les étals des riches.
Mais qu’est-ce qu’on en a à battre, je vous le demande? Et ce matin, dans Médialogues, ô le jeu de mots subtil, qu’ouïs-je? Est-ce que les journalistes doivent privilégier ce qui est important, ou ce qu’on a envie de lire ou d’entendre ? Voilà le sujet du jour. Non seulement la syntaxe est déplorable, mais l’intérêt aussi quelque peu limité. Le simple fait qu’ils se posent la question en dit long sur leurs aptitudes professionnelles à gérer des données de la plus haute importance, comme par exemple, au hasard, le pilonnage intensif de populations civiles. Il est vrai que quand on nomme Pascal Décaillet meilleur journaliste de l’année, on ne doit pas avoir grand-chose dans le citron. Alors ce qui reste, hein, dans le citron, on l’exprime comme on peut, et ça donne un jus pas bon à boire.
Qu’ils retournent donc à l’école. C’est déjà bien d’avoir fait l’école du rire de Thoune en 1954, maintenant il faut faire une école de journalisme, une vraie. Où on apprend d’abord à causer correc’ dans le poste.
Et maintenant sortez de mes oreilles, acouphènes.
Orgel, sourd
janvier 12th, 2009 à 7 h 52 min
Depuis que je lis vos articles, depuis un mois, je me dis que le Valais peut dormir tranquille avec des pantins comme vous. Pas une seule idée, pas une seule vision claire, mais une sorte de réaction continuelle contre ce journal. Vous êtes des réactionnaires de gauche qui vous auto-intoxiquez avec ce que vous pensez être une vision d’ouverture.
Comme disait l’autre de vous dans son article : vous êtes des serial loser.
Ciao pantins !
janvier 12th, 2009 à 11 h 38 min
Merci pour votre fidélité, cher lecteur. Un mois d’assiduité, c’est pas mal. C’est en tout cas le temps qu’il vous a fallu pour pondre votre premier commentaire, j’espère que vous êtes plus réactif dans d’autres domaines. Continuez votre lecture encore un mois environ, et l’ulcère ne tardera pas à poindre.
Bien à vous,
Orgel
janvier 12th, 2009 à 11 h 48 min
Merci pour vos critiques. Elle sont toujours bienvenues. Je vais tenter d’y répondre.
1) Nous serions des pantins. Qui dit pantin, dit marionnettiste (comme le remarque justement Pierre Bachelet). Je ne sais pas pour mes camarades, mais je n’appartiens à aucun parti et ne reçois de consignes de personne. Si vous entendez cette expression dans un sens marxiste, je ne suis vraiment pas d’accord, n’étant pas du tout marxiste.
2) Nous serions des réactionnaires de gauche. La définition de réactionnaire est « personne opposée au progrès ». Si vous jugez que le progrès c’est la messe en latin et Maurice Tornay, j’accepte volontiers d’être traité de réactionnaire. Et de gauche, c’est plausible.
3) Nous n’aurions pas une seule idée, pas de vision claire. Ne pas avoir d’idées, c’est déjà une idée, comme disait l’autre. « Avoir une réaction continuelle contre », comme vous le dites, c’est déjà pour moi avoir des idées. Implicitement c’est avoir une posture intellectuelle définie. Je ne suis pas contre de manière mécanique mais parce que la Weltanschauung opposée est antagonique (pas toujours) de mes valeurs, habitus et expériences. Et que nous avons décidé de verser majoritairement dans la satire « bête et méchante » plutôt que dans une forme de rédaction plus « constructive » et informative de manière positive qui serait plus proche des objectifs d’un parti politique ou de magazines d’information.
Il n’y aura, de plus, pas de « visions claires » par le fait même qu’il y a plusieurs rédacteurs qui ne partagent pas toujours les mêmes opinions. Et c’est très bien ainsi.
Merci de nous lire.
Mes amitiés.
janvier 12th, 2009 à 13 h 52 min
Ben moi aussi je suis fidèle à ce blog depuis un peu plus d’un mois et je l’adore.
D’ailleurs, il a réussi à me faire prendre une décision qui va me rapporter plus de Fr. 300.-/an : me désabonner au Nouvelliste. C’est ma femme à qui je vais payer un somptueux repas gastronomique qui sera contente !
janvier 14th, 2009 à 23 h 59 min
Pour revenir au vif du sujet, je vous trouve un peu dur, mon cher Orgel. En ce qui me concerne, je me branche volontiers sur la 1ère en passant l’aspirateur – un modèle particulièrement bruyant – ou quand la chaufferie de ma voiture est à fond. Ça donne un sens à ces bruits, insupportables en temps normal.
janvier 15th, 2009 à 0 h 11 min
Mais je vous lis dans un silence religieux.