Attention, à partir du 29 novembre et durant huit semaines, il est fortement déconseillé de sortir déguisé en cochon sauvage, même pour rire, même pour se rendre au bal masqué, ohé, ohé.
Car la chasse au gruïk est ouverte et, comme le dit le NF lui-même, « (…) le régime actuel (…) (…) peu restrictif (…) préfigure quelques réjouissances toutes gauloises… » Chic alors, une ambiance de saine camaraderie, d’odeur de poudre noire et de détonations, de bouteilles débouchées, de pifs en fraise et de gilets en polaire camouflée comme celui de Savioz. Sans oublier le beau déballage d’armes rutilantes, des à canons en acier bleui, des avec des crosses en noyer, tout cela les pieds dans la boue gelée des petits matins d’automne. Berk. Comme si le tableau n’était pas assez noir, on apprend que les jeunes devront être tirés en priorité. Pourquoi? Car « si vous tirez une laie meneuse, vous risquez un éclatement de la harde. Les jeunes vont se disséminer et risquent d’occasionner davantage de dégâts aux cultures, car leur peu d’expérience les amène vers la nourriture facile. » nous dit Yvon Crettenand, responsable scientifique du Service cantonal de la chasse. Ces jeunes sots sont décidément trop mal élevés, il faut les abattre. Et puis d’abord il aurait fallu dire « … les conduit vers la nourriture facile », car on n’amène que ce qui a une main, à moins qu’il ne s’agisse du lapsus évocateur d’un chasseur à la conscience troublée.
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