Archive pour la catégorie 'Brèves et nerveuses'

Vent-titillation et brassage d’air

lundi 19 octobre 2009

Débordé sur sa droite par les jeunes UDC  du Valais, la fraternité saint Pie X tente de reprendre la main. Reprendre la main,  telle est bien l’expression puisqu’il s’agit de  de continuer la lutte pour la moralité en remettant sur table le délicat sujet de l’onanisme. L’inénarrable bulletin romand de la fraternité Saint Pie ,le Rocher, dans son édition de novembre 2009 et par la plume de son rédacteur en chef, s’y emploie, en dénonçant la pratique de la veuve-poignet comme contre-nature :

« Certaines tendances vont même contre la nature. Tels sont les péchés d’onanisme et d’homosexualité, presque aussi anciens que le péché d’ailleurs. Mais lorsque le péché va contre la loi naturelle, la colère divine est plus grande. » (suite…)

Le nez dans le bouquin

mercredi 14 octobre 2009

«plus beau que le soleil du soir qui saigne sur la Dent-Blanche»

C’est le seul extrait que nous avons en notre possession du « Nez dans le soleil »,  nouveau livre de l’écrivain anarchiste Oskar Freysinger, mais déjà,  la tribune des peuples du monde  retentit du panégyrique de l’auteur valaisan.  On sent dans cette courte phrase la force et l’influence de l’école romantique.  Le lyrisme et l’émotion, la célébration de la nature vierge, la nostalgie nationaliste d’un pays imaginaire et imaginé, le refus de l’ordre du monde, l’intuition du tragique de la condition humaine dans une nature transcendée par les silences et les cris des hommes et leurs lutte pour leur terres ancestrales. Il  y a du Vigny et du  Lamartine  la-derrière.

J’en suis tout chose !

Fernand, qui va quand même être obligé d’acheter la chose…


l’HOMME RéVOLTé

mardi 6 octobre 2009

(…) dans un drame où chaque peuple joue sa vie,
il faut que les hommes de cœur aient le courage
de voir les choses en face et de les dire avec franchise.

Charles De Gaulle, Discours du 8 juillet 1940

Mardi 6 octobre 2009 : un  homme s’est levé, un homme qui a dit « non ».  Un discours vif comme un éclair fendant la torpeur du ciel sur la vallée du Rhône, un soir calme d’été. Que dis-je, un cri puissant, un appel désespéré mais dont la provenance ne trompe personne. C’est bien la voix d’un leader, d’un homme d’exception, du bon berger du troupeau, paternaliste, charismatique, opiniâtre. On sent là derrière la prestance d’un Grand. L’appel du 18 juin, De Gaulle. Ich bin ein Berliner. Jean Monnet. Le panthéon, Malraux. Wollt Ihr den totalen Krieg ? Berlin. La marche du monde. Tryphon Tournesol est un zouave. 6 fois ! Le grand Strateger ! Grégory Logean ! Grégory Logean ? Oui, Grégory Logean ! Il s’est levé.  Un mauvais rêve. En sueur, gueulant : « les musulmans, les sénégalais coupe-coupe, les musulmans ! Ils veulent couper le bouton de tata Josiane ! » Des pensées entremêlées, qui roulent au corps, jusqu’à l’éclatement pendant la lecture de Nydegger. La fin de l’Occident avec un grand « O », Soldat Louis dans le haut parleur. (suite…)

VINUM BONUM LÆTIFICAT COR HOMINIS

jeudi 1 octobre 2009

Le cauchemar ultime d’un militant UDC du Val d’Hérens ?  Se réveiller un matin et parler avec l’accent camérounais.  Digne d’un film hollywoodien,  dites-vous ?  Pas tant que cela. Il existe un syndrome médical qui influe sur la diction  des personnes touchées. Le syndrome de l’accent étranger, puisqu’il s’agit de cela, est extrêmement rare et survient généralement après un choc à la tête.

Quelquefois, il y a des gagnants : arriver comme  demandeur d’asile et résident au centre des Pinèdes de Conthey et finir sa journée avec l’impeccable locution d’un Jean-Marie Fournier ou d’un Willy Besse, c’est ça de gagné sur la vie. Si en plus t’es pas trop bronzé, pas trop fainéant et criminel comme savent l’être les étrangers et que tu as trois  sous pour t’acheter une vache d’Hérens, tu peux même finir coopté à l’Etat du Valais ou journaliste au Nouvelliste.

Si t’es bronzé, c’est moins facile, mais des portes peuvent s’ouvrir à toi quand même, comme pour ces blacks, qui triment depuis une semaine dans les vignes du magnifique coteau  de la rive droite du  Valais.  Pour  le mirifique salaire de 10 à 12 francs de l’heure , ils ont la chance de se faire traiter, en restant stoïques,  de « chiens de nègres« , « de sales tamoules » et de « connards d’étrangers » par d’honorables spécimen locaux de la race humaine, qui de toute façon ne manqueront pas d’expier leurs péchés le week-end venu en l’église de Grimisuat, où sévit le sympathique curé Marcellin, aussi noir que sa soutane mais qui est un bon étranger lui, tu vois comment ? Surtout qu’un des nègres de la vigne a impudemment osé répondre à l’autochtone. Il a dit : « Mon frère, calme-toi, on va tous mourir un jour et rejoindre le créateur. Ça ne sert à rien de s’énerver. »  On reconnait bien-là le traditionnel fatalisme propre à ces infidèles de mahométans ! Pourquoi leur donner du travail alors qu’on pourrait leur refiler du napalm sur la gueule ?  Hein dit ?

De toute façon, ces salauds de pauvres du quart-monde n’ont qu’à être riches et se payer le syndrome Michael Jackson : noir le soir, blanc le matin.   Comme le Fendant à Giroud !  Et comme a dit philosophiquement l’ami Vuignier avec son accent de Grimisuat  : « le problème est pas là . Que tu sois riche ou pauvre, le vin c’est le vin, il saoule tout autant. Tu vois comment ? »

Fernand, qui prévient encore : ceci est un article au vitriol

Chapeau bas!

mercredi 16 septembre 2009

Une fois n’est pas coutume, saluons les éditorialistes de notre quotidien régional préféré, brillants politologues devant l’éternel. Des mois qu’ils nous le prédisaient et enfin c’est fait. Comme ils nous l’annonçaient, la brillante tactique du président valaisan du PDC a joué à merveille et s’est  révélée on ne peut plus payante. Même s’il fit glousser les journalistes politiques de la Première,  Vincent Pellegrini avait raison lorsqu’il affirmait, ce 26 août dans un article au titre savoureux, que, je cite (j’peux pas faire autrement): « Si l’on analyse la bataille sous un angle stratégique, il serait en tout cas étonnant de ne retrouver ni Fulvio Pelli ni un candidat du profil de Christian Lüscher contre le candidat rose-vert-orange. Plus l’échéance approche et plus l’on se dit que le président du PDC Christophe Darbellay a finalement bien manœuvré. » Bien, bravo, on ne peut plus pointu comme raisonnement!

Jean-François Fournier,  hier matin encore, prophétisait, visionnaire: « Les chances du PDC Schwaller sont au Zénith. Tant mieux pour le président valaisan du parti, Christophe Darbellay, qui s’est montré parfait stratège à l’approche de ce vote. » Et de rajouter que même Blocher il l’avait dit, alors.

Jean-Yves, lui, tenait plutôt pour « Lotus » de Xavier Bumann à Saas-Grund ou alors pour « City » de Pirmin et Michael Zurbriggen à Saas-Grund aussi, mais comme il fallait plutôt un romand, alors, il savait pas trop.

Un grand bravo à cette belle équipe de winners qui, à force de vouloir jouer aux journalistes, va bien finir par l’avoir, le Pulitzer. Encore faudrait-il qu’ils enlèvent leurs œillères PDC . Mais en Valais on ne mord pas la main qui nous nourrit. Non, non, non. N’est-ce pas, Vincent?

Alcazard, que l’arrivée au CF du radical-libéral ne réjouit pas plus que ça.

Un tomahawk d’or pour Barraud

mardi 15 septembre 2009

Ah, le délicieux Philippe Barraud!

Invité du jour du Nouvelliste, il s’émerveille comme un enfant devant de beaux paysages, à l’image du rédacteur en chef revenu enchanté de son périple au pays basque. Oui, Messieurs, il existe de jolis coins sur la Terre.

Il arpente l’Ouest américain, au milieu des ours et des écureuils, et se réjouit du concept de protection des étendues sauvages, « né au XIXe siècle déjà ». Nouvel explorateur, Philippe Barraud jouit d’allégresse devant « la grande nature intacte telle que la découvrirent les premiers naturalistes, tel John Muir, au milieu du XIXe siècle. »

Interdit devant les photos d’ours dans un cellier d’épicerie (vous n’abattez donc pas les bêtes sauvages, chez vous?), il déplore également l’absence en Europe de ces grandes étendues (a-t-il déjà porté seulement les pieds dans le Mercantour ou dans le maquis corse, cet animal ?). Ah, c’est sûr, c’est un peu moins grand par chez nous.

Il nous bassine avec son XIXe siècle. Louange aux fiers aventuriers qui ont découvert et protégé ces belles étendues sauvages!

Mais je vais te dire un grand secret, Philippe : la nature sauvage américaine, elle était beaucoup plus jolie avec des Indiens dedans.

Orgel, avec des plumes

Un réel espoir pour nos otages

jeudi 10 septembre 2009

Nous aurions pu rester insensibles aux destins cruels de nos deux compatriotes contraints de rester sur le sol libyen, loin de leurs familles et de leurs proches. Nous aurions pu nous gausser, goguenards, le verre vespéral et apéritif plein, tranquillement vautrés à l’ombre d’une terrasse sympathique du sort fort peu enviable de ces deux exilés et de l’énervement médiatique qu’il provoque. Oui, nous aurions pu, mais c’était mal nous connaître! C’eut été trop facile et Dieu sait que nous n’aimons pas la facilité. Non, non, non!

Pour tenter d’y voir un peu plus clair dans ce conflit complexe et pour apporter un  jour somme toute assez nouveau sur les retombées sociétales et environnementales de cette triste histoire,  nous sommes aller trouver un spécialiste de ces spécialités qui a eu la gentillesse de répondre à nos questions. Je vous laisse découvrir ce reportage de « Sortez de ma chambre » qui, s’il ne fera peut-être pas plier le président Kadhafi, le fera certainement réfléchir.

Boris, qui ne peut plus qu’espérer

L’homme est un homme pour l’homme

jeudi 3 septembre 2009

Freysinger est un homme responsable : il veut faire voter le retrait du loup de la liste des espèces protégées.

René Berthod se fâche tout rouge et prône l’extermination du monstre.

Mais qu’en est-il des bergers imbéciles qui n’ont toujours pas appris à se protéger du prédateur en dressant des clébards dont c’est le métier depuis des lustres? N’ont-ils pas lu les contes de Charles Perrault, qui apprennent aux petits enfants depuis trois siècles à se méfier des grosses bêtes qui rodent dans les bois? Ah mais non, c’est vrai : la nature est désormais parfaitement sécurisée, on peut laisser paître sans surveillance son troupeau; depuis l’extermination de l’ours et du loup, la montagne est devenue un grand et beau jardin paisible. Si le berger devait vraiment vivre du fruit direct de son labeur, il n’attendrait pas pour protéger ses bestiaux. Il faut croire qu’il retrouve ses billes autrement.

(suite…)

Ose! Ose! Redonne un sens à ta vie

jeudi 3 septembre 2009

http://www.dessins-anime.com/petits.loups/images/medium_barbapapa.jpg

Le plus digne successeur de Bourdieu… Que dis-je? Le plus grand sociologue de tous les temps, Maître Uli Windisch, nous éclaire de sa science dans Le Nouvelliste avec sa tribune libre: «Osez prendre le pouvoir!». Il nous explique que concernant les politiciens à élire, il est: «Pour de meilleurs et non de pires!». Et qu’il préfère des «raisonnables et pragmatiques (…) plutôt que des incompétents ou des comploteurs agités, prétentieux et irresponsables».
Je ne peux que soutenir ces paroles empreintes de sagesse. Oui, amis citoyens, ne votons plus pour les vilains pas beaux, mais pour les jolis. Arrêtons d’élire les méchants, préférons les gentils. Et pis, faut être pour la paix dans le monde, parce que la guerre c’est caca. Et pis, faut être sympa avec les gn’enfants, parce que la pédophilie c’est pas bien,…
Bref, comme dirait Léo Dagan: ce qui a de bien avec les opinions tranchées, c’est que ça fait avancer le débat.

Croquignol, méchant pas beau

Le négrillon, ce grand joueur

mercredi 2 septembre 2009

Le Courrier, dans son édition du jour, nous gratifie d’un reportage de premier ordre : La débrouille des enfants est sans limite – l’Afrique, ou l’art d’inventer des jeux.

On apprend dans ce papier désormais indispensable que l’esprit du jeu et de la danse est prédominant en Afrique du Sud, au Burundi, au Rwanda et en Ouganda, marié à un sens inné de l’adaptation et de l’improvisation. Nul doute que dans les autres pays d’Afrique on se fait chier toute la journée. Ces braves petits jouent avec des pneus, des noyaux de dattes à l’ombre des rares arbres et les pieds en feu dans un sable brûlant (car c’est bien connu, en Afrique, il n’y a presque pas d’arbres, il n’y a pas de verdure, il n’y a pas de champs non plus)

On construit des jouets avec deux bouts de fil de fer et une canette de bière. Ah! La belle insouciance de l’africain! Sans autre souci que de vivre au grand air, à poil. Jouer toute la journée, avec un bout de bois!

On notera des phrases bien senties, comme : L’Afrique, continent joueur par excellence. (c’est d’ailleurs parce qu’ils jouent toute la sainte journée qu’ils sont incapables de produire quelque chose de convenable, les nègres). Il y a aussi ce délicieux : Car c’est bien connu, l’africain recycle comme personne. Quelle débrouillardise, coco! Agiles et malins comme des singes! Moi qui croyais que le recyclage était l’apanage des pauvres! Où avais-je la tête?

On se croirait dans une notice explicative d’une exposition coloniale, ou pire: dans un édito de Philippe Barraud.

Orgel, incapable de plier correctement un trombone